Page 48 - La mafia des generaux-Hichem Aboud _Classical
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La mafia des généraux
autre que Houari Boumediene, tenait le devant de la scène
politique algérienne. Ce clan était composé des officiers
de l'état-major de l'ALN, fidèles de Boumediene. L'actuel
président de la République, Abdelaziz Bouteflika, en fai-
sait partie. Fort de la puissance des annes, ce clan s'est
débarrassé, sans opposition aucune, de son seul adversaire
de l'époque, le Gouvernement provisoire de la République
algérienne, basé à Tunis. Le clan d'Oujda a fait cavalier
seul tout au long du règne de Rouari Boumediene. Sa force
résidait dans le charisme de son chef. On disait : « Son
burnous est suffisamment ample pour couvrir tous ces
"nains" qui l'entourent.»
Au lendemain de l'avènement de l'ère Chadli en
1979, et en l'absence d'un véritable cbef, les clans
commencèrent à proliférer. L'arrivée à la tête de l'État
d'un homme choisi pour son inculture et son ignorance de
la chose politique aiguisait les appétits des différents
cercles du pouvoir. Chacun voulait mettre ce président
qu'on qualifiait de « roi fainéant» sous son influence pour
mieux se placer et durer le plus longtemps possible dans
les hautes sphères du pouvoir.
Pour mieux affinner sa puissance, chaque cercle s'ap-
puyait sur un officier supérieur de l'armée. Pour des rai-
sons historiques propres à l'Algérie, le militaire, ce
guerrier symbole de la force, a de tout temps été aimé et
courtisé.
Il faut remonter très loin dans l'Histoire pour
comprendre cette fascination qu'exerce le militaire sur la
population, une Histoire jalonnée de guerres et de résis-
tance aux envahisseurs.
En vingt-trois siècles, l'Algérie n'a connu, selon les
historiens, que six cents ans de paix. Même lorsque une
guerre se déroulait en dehors du territoire national, il se