Page 50 - La mafia des generaux-Hichem Aboud _Classical
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La mafia des généraux
patian à la révolution. La fameuse attestation communale
qu'on pouvait obtenir sur un simple témoignage de deux.
anciens moudjahidine.
Quarante ans après l'indépendance, le scandale de ces
attestations continue de faire couler beaucoup d'encre. On
sait que cinquante pour cent d'entre elles ont été établies
sur la base de faux témoignages, comme ne cessent de le
dénoncer, à ce jour, de nombreux moudjahidine à travers
la presse algérienne.
Les premiers clans ont commencé à se constituer
autour de ces alliances familiales. Au fil des ans les
alliances familiales ont cédé le pas aux alliances régiona-
listes. Leur dénominateur commun, dans tous les cas, a
toujours été la prise du pouvoir, à quelque échelon que ce
soit. Leur leitmotiv était « Cadrin; ouen 'cadrik» (<< Tu me
soutiens et je te soutiens »). Qu'ils soient militaires ou
cadres du parti ou de l'administration, ils se regroupaient
en lobbies régionaux : Kabyles, Chaouias, BTS (Batna/
Tebessa/Souk-Ahras), TNT (TiaretlNedromalTlemcen).
etc. Est contre Ouest. Anciens de J'ALN contre anciens de
l'armée française. Ces clans avaient des visions étriquées
et étaient guidés par des intérêts mesquins : accéder à des
postes de décision pour se lancer dans les affaires ou faire
prospérer celles qui existaient déjà.
Il n'y a donc pas lieu de s'étonner de voir les mêmes
honunes qui décrétaient hier « le socialisme conune option
révolutionnaire irréversible», nous faire aujourd'hui l ' apo~
logie du libéralisme. Ils ont constitué et consolidé leurs
fortunes sur la perversion du socialisme « spécifique, à
l'algérienne ». Ces clans familiaux composés de certains
anciens moudjahidine issus de l'ALN. des transfuges de
l'année française, et d'opportunistes de tout poil, ont
grandi ensemble pour donner naissance à de véritables