Page 62 - La mafia des generaux-Hichem Aboud _Classical
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La mafia des généraux
première fois qu'une autorité civile dispose des forces
années. Un décret jeté aux oubliettes dès que Belkheir a
quitté le ministère de J'Intérieur.
Après l'assassinat du président Soudiaf, le général
Larbi Belkheir se retire de ta scène politique. Mais pour
un homme qui entretient un réseau de relations des plus
denses tant en Algérie qu'à l'étranger, notamment en
France et dans les pays du golfe Arabique, il est impossible
de se mettre défmitivement à l'écart de l'activité publique.
Sa villa de Hydra, sur les hauteurs d'Alger, ne désem-
plit pas de visiteurs en tous genres. Ministres, généraux en
activité ou en retraite, hauts fonctionnaires et responsables
politiques se croisent chez lui à longueur de journée. Sa
résidence a été le théâtre des tractations entre les décideurs
et Bouteflika pour la désignation de celui-ci comme leur
candidat à la présidentielle de 1999.
Le général Larbi Belkheir est l' un des hommes clés
du clan mafieux qui gouverne l'Algérie. Outre ses réseaux
internes, tissés et entretenus durant de longues années, il a
ses entrées dans diverses capitales occidentales et arabes.
À l'Élysée, il est considéré comme un interlocuteur privilé-
gié. À Rabat, à Riyad et dans les émirats du golfe Ara-
bique, il compte de solides relations avec les palais royaux.
De l'avis de nombreux connaisseurs du pouvoir algérien,
Larbi Belkheir, cet homme affable et connois, est le chef
de l'État occulte.
Mais c'est aussi un homme d'affaires qui détient le
monopole de l' importation du blé et possède l'une des
semouleries les plus modernes du pays, à Ghardaïa, au sud
de l'Algérie.
Ait Abdessalem
Ce quasi-inconnu, dont le nom est très peu répandu
dans les milieux de la presse et chez les observateurs de