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David Murphy / Les Africains filment l’Afrique               395

            David Murphy est professeur de français et d'études postcoloniales à l'Univer-
            sité de Strathclyde (Royaume-Uni). Il a publié plusieurs ouvrages  sur le ci-
            néma africain, dont: Sembene: Imagining Alternatives in Film   a  n  d Fiction
            (James Currey, 2000); Postcolonial African Cinema  (Manchester UP, 2007);
            et Africa's Lost Classics (Legenda, 2014).


          notes:
          Publié à l'origine sous le titre David Murphy, Africans Filming Africa : Questioning Theories of an Au-
         thentic African Cinema, Journal of African Cultural Studies 13, no. 2 (Dec. 2000) : 239-249.
          1. Il y a eu trois versions hollywoodiennes du roman de Haggard de 1885 (1937, 1950, 1987) ; Henry
          Haggard, King Solomon's Mines. 1885, ed. Gerald Monsman (Peterborough, Ontario : Broadview Press,
          2002) ; et il y a eu d'innombrables versions de l'histoire de Tarzan des années 1920 aux années 1980.
          Voir Kenneth M. Cameron, Africa on Film : Beyond Black and White (Continuum International Pub-
          lishing Group, 1994).
          2.  Les  films anthropologiques constituent l'autre source principale de représentations cinématogra-
          phiques de l'Afrique. La relation problématique entre le colonialisme et le projet anthropologique en
          Afrique (de nombreux administrateurs coloniaux travaillant également comme anthropologues) a été
          bien documentée. Jean Copans, Anthropologie Et Impérialisme : Textes (Paris : F. Maspero, 1975). On
          a reproché aux films anthropologiques de présenter une image de l'Afrique comme primitive et anhis-
          torique. Essentiellement, ils sont considérés comme des représentations «externes» de l'Afrique. Même
          le travail du cinéaste français Jean Rouch, qui cherche à problématiser ce regard anthropologique, a été
          accusé de produire des films dans lesquels les Africains restent des objets du discours occidental plutôt
          que des sujets autonomes.
         3. Le texte intégral de la charte d'Alger sur le cinéma africain se trouve dans Imruh Bakari et Mbye B.
          Cham, eds. African experiences of cinema. (Londres : British Film Institute, 1996), 27-30.
          4.  Christopher Miller, Théories des Africains : Francophone Literature and Anthropology in Africa
          (Chicago : University of Chicago Press, 1990), 1.
          5. Serge Daney, Ceddo (O. Sembene) dans Cahiers du cinéma 304 (1975) : 51-53.
          6. Le journaliste français Jean-Louis Bory a défendu les films africains "radicaux" dans sa chronique
          du Nouvel Observateur (Bory 1968). L'un des ouvrages les plus influents sur cette théorie est Teshome
          Habte Gabriel, Third cinema in the third world : L'esthétique de la libération (n° 21.
          Umi Research Pr, 1982).
          7. Pour un exemple de la théorie du troisième cinéma, voir Fernando Solanas et Octavio Getino, « To-
          wards a Third Cinema», dans Afterimage 3 (1971) : 16-35. L'article a été publié à l'origine en espagnol
          en 1969.
         8. Un exemple fascinant de la circulation des influences culturelles se trouve dans l'œuvre du regretté
         réalisateur japonais Akira Kurosawa. Ses premiers films étaient fortement influencés par les westerns
         américains. Puis, lorsque Kurosawa est devenu une figure établie du cinéma mondial, ses films sont
         devenus des modèles à copier pour les réalisateurs américains. Le cinéma africain n'a pas encore atteint
         une position culturelle de premier plan dans le monde occidental (pas même dans le circuit des salles
         d'art et d'essai) qui lui permettrait d'influencer une génération de cinéastes occidentaux en herbe. Ce-
         pendant, dans d'autres sphères culturelles, l'influence culturelle africaine est clairement visible. Par
         exemple, la musique africaine/noire est reconnue comme une influence majeure sur le développement
         de la musique populaire occidentale depuis les années 1950.
         9. Teshome H. Gabriel, Third Cinema in the Third World : the Aesthetics of Liberation (Londres :
         Bowker, 1982), 77-86.
         10. Tout au long de son livre, Barlet fait continuellement référence à Sembène comme à un cinéaste qui
         rejette l'influence de l'Occident dans ses films. Voir Barlet, Les Cinémas d'Afrique noire : le regard en
         question (Paris : L'Harmattan, 1996).
         11. Kenneth Harrow, « camp de Thiaroye : qui se cache dans ces chars et comment se fait-il que nous
         ne puissions pas voir leurs visages ? » in Iris : A Journal of Theory on Image and Sound 18 (1995) :
         147-152.
         12. Voir Barlet, Les cinémas d'Afrique noire ; Manthia Diawara, « Popular Culture and Oral Traditions
         in African Film », in African Experiences of Cinema, ed. Imruh Bakari and Mbye Cham (London : Bri-
         tish Film Institute, 1996), 209-218.
         13. Pour une discussion de l'oralité en relation avec le travail de Sembène, y compris l'analyse des récits
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