Page 25 - Une vie, ma vie, mon parcours
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Garder les chèvres et les moutons en Italie
D'autres femmes restaient à la maison pour préparer les
repas. Lorsque midi approchait, elles apportaient au champ
la pasta encore chaude, des morceaux de saucisse, du pain,
des fruits et de l'eau. Elles parcouraient souvent plus d'un
kilomètre pour atteindre les champs avec un panier d'osier
posé sur la tête et une cruche en terre cuite remplie d'eau
dans une main .
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Parfois, la nourriture était préparée pour deux jours.
Certains soirs, les personnes dévolues à la fauche des blés
décidaient de dormir sur place pour éviter de refaire ces
longs trajets en fin d'après-midi dans un sens et avant l'aube
dans l'autre. Pour se protéger, ils construisaient un abri de
fortune avec quelques gerbes de blé. Ils dormaient à la belle
étoile. Ma mère, qui de tout temps a été effrayée par les
serpents, passait des nuits difficiles.
Penser à ces moments de vie, confortablement installés
dans un fauteuil, pourrait presque faire croire que cette vie
en pleine nature avait quelque chose d'inspirant.
Cependant, le ton utilisé par mes parents lorsqu'ils nous
racontaient ces passages de leur vie nous faisait
comprendre que ce n'étaient pas vraiment des moments
agréables. Nécessité faisait loi !
15 Avoir de l'eau fraiche en plein soleil. Le principe de physique est bien connu.
On place une serviette mouillée sur la cruche. L'eau de la serviette s'évapore,
tandis que l'eau à l'intérieur de la cruche refroidit.
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