Page 28 - Une vie, ma vie, mon parcours
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Garder les chèvres et les moutons en Italie
quelconque objet, on apportait une poule, un lapin, une
cuisse d'agneau ou, ce qui était considéré comme le must,
du cabri.
Tout le monde nourrissait les animaux pour qu'ils donnent
une belle quantité de viande. Les cochons pouvaient
atteindre 120 à 130 kg, les agneaux de 75 jours arrivaient à
25 kg, soit entre 12 et 14 kg nets. On mange l'agneau
lorsqu'il a 3 ou 4 mois et le cabri entre 14 jours et 4 mois.
Son goût est un peu plus prononcé, mais sa viande est
moins grasse.
En réalité, seules les familles aisées pouvaient offrir de la
viande de cabri.
Le feu de la cheminée permettait de chauffer la cuisine,
d'éclairer la pièce et de préparer les repas. En hiver, on y
plaçait des briques qui, entourées d'une serviette, étaient
mises dans les lits pour réchauffer les draps et surtout les
pieds. On utilisait les braises que l'on disposait dans un
récipient en fer bien fixé dans une structure en bois
introduite sous les draps pour chauffer le lit.
A partir de 4 ans, je suis allé à l'école maternelle située près
de la place du village. J'y allais avec ma sœur ou avec d'autres
enfants qui habitaient près de la fontaine. Je revenais
souvent seul vers midi, car l'école était fermée l'après-midi.
Dans ce contexte, ma mère devait subir, plusieurs fois par
semaine, un rituel bien orchestré.
La route qui mène de la place du village à la maison fait, à
peu près à la moitié du trajet, un coude à 90°. A cet endroit,
sur le côté de la route, se trouvait un piédestal en pierre sur
lequel était fixée une croix (un calvaire). De ce point précis,
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