Page 27 - Livre "Calaveras" de Patrick Bard
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orange vif qui sont aux mexicains ce que Pour avoir longuement documenté la Me quedé pensando mucho en la relación ¡Muera la inmortalidad! Tal utopía no es
nos chrysanthèmes sont à la Toussaint, vague de féminicides qui avait frappé entre la muerte y el sabor de las cosas. sino la muerte absoluta. El fin de todo.
en bien plus joyeux. L’orange est en effet la ville de Ciudad Juarez et la violence Sobre todo porque Sergio me habló Así es cómo y por qué, en México, los
la couleur de la mort au Mexique, comme des guerres narcotrafiquantes sur la muchos de la relación que los suyos muertos, convidados invisibles, amateurs
elle est celle d’Halloween aux États-Unis frontière, nous mesurions aisément le mantienen con la Flaca, de costillas de sabores y perfumes, acuden cada otoño,
à cause des citrouilles. Nul doute, toute poids des mots « fragilité » et « fugacité » evidentes y huesos blanqueados, cuya cuando oscurece, al banquete al que los
considération mercantile mise à part, que dans la bouche des mexicains. presencia recuerda la caducidad de todo, convidan los vivos.
ce voisinage chromatique ait favorisé Indéniablement, ils étaient bien placés y que cada instante es precioso por frágil En casa de los Méndez, la misma escena
l’implantation des deux fêtes dans les deux pour juger de la valeur de l’instant, de son y fugaz. silenciosa ocurriría la noche siguiente,
pays à la fois, nonobstant la longueur et la caractère singulier, et nous comprenions Amor, odio, trabajo, padres, hijos, prójimo, esta vez para los adultos, antes de que
hauteur du mur qui les sépare désormais. assez combien cette proximité avec la todo fenecerá, lo perderemos todo, el 2 de noviembre concluyera con las
C’est pourtant vrai que le jour suivant, mort tenait lieu de « vanité » permanente perderemos a todos, antes de perdernos celebraciones.
le festin de mole que nous fîmes avec les incitant au Carpe diem. nosotros mismos. Yo no sabía entonces que son numerosos los
Mendez avait perdu goût et saveur, comme Définitivement, j’adhère à cette idée que Habíamos investigado largo y tendido la días en que los finados acuden al banquete
si les morts avaient prélevé leur part du le goût de ce qui périra est plus fort, parce ola de feminicidios en Ciudad Juárez y la de los altares. No sabía que, a mediados de
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festin. qu’il est celui d’un moment unique, qui ne violencia de las guerras de los carteles la última semana de octubre, acuden los
Je méditais longtemps sur cette question du reviendra pas, parce qu’il est le goût même en la frontera, por lo cual entendíamos que se han extraviado, los que han muerto
rapport à la mort et de la saveur des choses. de la vie. perfectamente lo que significan las en camino, en un accidente, en la carretera,
Essentiellement parce que Sergio m’avait Sans la mort, que serait la vie ? Que palabras “fragilidad” y “fugacidad” para seguidos por los ahorcados, los que se
beaucoup parlé de la relation spécifique l’immortalité crève ! Son utopie est la mort los mexicanos. suicidaron, y luego los niños del limbo, los
des siens avec la Flaca, la maigrichonne incarnée. La fin de toute chose. ¿Quién mejor que ellos para percibir el abortados, mortinatos sin bautizar, que
aux côtes saillantes, aux os blanchis dont Voilà bien comment et pourquoi, au valor de un momento, su singularidad? preceden a los niños bautizados en la larga
la présence rappelle l’impermanence de Mexique, les morts, convives invisibles Entendíamos que su cercanía con la procesión de los desaparecidos, los que
toute chose, une impermanence qui rend et gourmands de saveurs et d’odeurs, se muerte es una permanente vanitas, una recibieron la extremaunción, delante de
l’instant d’autant plus précieux qu’on en rendent chaque année à l’automne, quand incitación al carpe diem. las almas del purgatorio, seguidas por toda
connaît la fragilité, la fugacité. tout s’éteint, au banquet auquel les vivants Sin lugar a duda, coincido con que el sabor la legión de los muertos.
Amour, haine, travail, parents, enfants, les invitent. de lo perecedero es más fuerte, porque es En aquel entonces, a principios del nuevo
être aimés, tout périra et nous perdrons Chez les Mendez, la même scène silencieuse el de lo único, lo que no volverá, el sabor milenio, un altar era un asunto de familia.
tout et tous, avant de nous perdre nous- se reproduirait la nuit suivante, pour les de la vida misma. A lo más, se colocaba uno en los edificios
mêmes. adultes, cette fois, avant que le 2 novembre ¿Qué sería de la vida sin la muerte? públicos, los museos o las casas ilustres.