Page 158 - LES FLEURS DE MA MEMOIRE BIS
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Je fus accueillie avec beaucoup de gentillesse. Dans le studio où
j'allais travailler se trouvait une jeune femme, styliste, et une seconde
que j'allais remplacer. Enfin le directeur artistique semblait me
rebuter, il travaillait également au studio et dirigeait toute l'équipe.
Mon job consistait à réaliser des croquis et surtout des dessins
de tissus exclusifs pour le prêt-à-porter et toutes les licences de la
marque Guy Laroche des différents contrats signés avec le couturier.
Il m’apparut que je ne m'étais pas trompée, le directeur
artistique semblait me détester et refusait mes créations, en les
rejetant, m'expliquant que je n'étais pas là pour faire du Yves Saint-
Laurent ou du Karl Lagerfeld ! Je ne comprenais pas son attitude et
j'étais désemparée parce que je ne copiais absolument pas les autres
couturiers, j’étais tout simplement dans l’ère du temps. La réalité
était différente puisqu’ il adoptait une certaine attitude pour
m’étudier, à savoir si j'allais le suivre ou non. Comme j’avais été
engagée sur une simple relation de Guy Laroche, il s’imaginait que
j'arrivais en terrain conquis, ce qui n'était pas le cas. Mon
appréhension disparut rapidement parce qu'il était finalement une
personne très douce et agréable à vivre, cultivée avec beaucoup
d’humour. Il allait devenir mon maître, et j'allais rapidement devenir
sa collaboratrice indispensable...
Lorsque j'appris sa disparition quelques années plus tard, je n'ai
pu m'empêcher de verser quelques larmes et d'envoyer un petit mot
à ses proches.
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