Page 160 - LES FLEURS DE MA MEMOIRE BIS
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Je me souviens aussi de cette amie Milena, serbe d’origine,
présentée par Noucha mannequin croate qui travaillait chez M.
Laroche. Nous étions devenue amie et à plusieurs reprises elle
m’avait invitée chez une de ses amies serbes qui travaillait pour la
chaine de télévision. Nous étions dans le quartier des Invalides, et le
voisin du dessous n’était autre que Guy Lux, très célèbre producteur
et animateur de jeux et de divertissements télévisés français. J’arrivai
en compagnie de Branco, serbe lui aussi et de Julio. Je fis la
connaissance d’Irina Ionesco photographe et mère d’Eva, auteure
autobiographique et réalisatrice au cinéma. Celle-ci s’empressa de me
proposer de poser pour quelques séances photos, que Julio me
déconseilla vivement, et pour cause, ses photos étaient plutôt du
genre sulfureux. II y avait également ce charmant jeune homme, Alain
Chamfort, chanteur pas encore très connu, qui se débattait pour
tenter avec insistance de me proposer une invitation à dîner, mais
Julio lui fit barrage, puisque je faisais partie de sa « chasse gardée »,
j’étais inconsciemment devenue sa propriété. J’en oubliais qu’il était
latin avant tout.
C’est pourtant après cette année d’études à Paris, que Julio allait
rentrer à Rome, et je tenais à mon job chez Guy Laroche. Cette
passion risquait de devenir nocive, à tel point que par la suite, nous
l’avions transformée en une belle amitié indéfectible et qui dura
plusieurs années, jusqu’à nous perdre de vue définitivement en 2014.
Ma déception fut grande alors, je ne le retrouvais plus à Rome où il
avait une boutique dans le centre ville. C’est là que j’appris par un
commerçant voisin qu’il avait définitivement quitté Rome quelques
mois auparavant pour se rendre à l’étranger. Je m’en voulais de mes
longs silences à son égard depuis quelques années, malgré nos
retrouvailles irrégulières. Il avait probablement décidé de rentrer
chez lui en Colombie. C’est avec la rencontre de Julio que j’ai
découvert Rome, et m’y suis très souvent rendue, à tel point que
j’hésitais, soit m’y installer définitivement soit rester à Paris. Notre
séparation rendait cette amitié de plus en plus indispensable, le
temps de patienter quelques mois, afin de nous retrouver
régulièrement.
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