Page 191 - LES FLEURS DE MA MEMOIRE BIS
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Ce reportage allait passer à la télévision aux heures de grande
              écoute, au journal de 20 heures, et abordait le thème de la jeune fille
              française  moderne,  libre,  autonome  et  indépendante. Ce  reportage

              devait avoir lieu quelques jours plus tard, et je ne m'attendais pas du
              tout  à  ce  qui  allait  m'arriver  en  devenant  Catherinette  pour  la
              seconde fois de ma vie !


                     Le rendez-vous avec l’équipe technique, avait été organisé dans
              le  quartier  des  Halles,  commençant  par  mon  domicile  pour  filmer

              quelques-unes  de  mes  réalisations  en  matière  de  dessins  textiles.
              Puis  avec  l’équipe,  nous  nous  étions  baladés  dans  le  quartier  où
              j’achetais  du  raisin  chez  une  commerçante,  qui,  me  voyant  filmée,

              toute excitée, me posa la question à savoir si j’étais une vedette. Avec
              beaucoup  de  dérision,  je  lui  répondis ;  « je  ne  suis  pas  une  vedette
              mais  une  Catherinette » !  Elle  n’avait  probablement  pas  compris  la

              situation,  qui  était  pourtant  la  réalité!  Après  cette  ballade  dans  ce
              quartier en pleine évolution, nous avions rejoint l’avenue Montaigne

              où  une  grande  réception  nous  attendait  en  l’honneur  de  cette
              Catherinette, version 2. Toute la maisonnée était affairée et amusée,
              sauf  moi  impressionnée  et  qui  savais  bien  que  tout  cela  ne  me
              concernait pas vraiment.


                     Avec  Jean-Claude  Narcy,  nous  avions  rejoint  le  studio  où  je

              travaillais  habituellement,  ainsi  que  le  chef  opérateur  et  son
              assistant. J’étais, très décontractée devant la caméra mais je le fus un
              peu  moins,  lorsque  le  journaliste  entama  les  quelques  questions

              inattendues, auxquelles j’allais répondre en toute franchise. En effet il
              me  paraissait  inconcevable  que  celui-ci  me  demanda  comment  je
              clôturais mes fins de mois, puisque, je lui expliquais avoir la chance

              de réaliser régulièrement des collections de dessins de tissus, en free-
              lance pour des fabricants espagnols, et parfois à certains concurrents
              de mon employeur, par conséquent je n’avais aucun souci financier.

              Le  problème  ne  se  posait  même  pas !!  Après  tout,  j’étais  censée
              représenter une jeune fille moderne et libre de l’époque !




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