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LES 38 PAIRES DE CHAUSSURES





                     La maison de couture commençait sérieusement à s'organiser,

              et il n'était plus question de faire appel à mes services pour dénicher
              les  accessoires  des  défilés  de  prêt-à-porter,  puisque  nous  faisions
              appel à des licenciés pour réaliser les accessoires de collections.


                     C’est  une  année  où  il  fallait  récupérer  des  chaussures  pour  la
              collection automne-hiver à venir, et une seconde ligne de collection

              estivale  de  Croisière  venait  également  de  se  créer  pour  être
              présentée  à  Los  Angeles  deux  jours  plus  tard.  Notre  licencié  se
              trouvait à Milan, et la personne qui fut désignée pour aller chercher

              ces chaussures en urgence, ce fut moi !

                     J’étais  partie,  tôt  le  matin,  pour  Roissy  avec  un  grand  sac  de

              voyage que m'avait confié M. Laroche, pour récupérer les chaussures
              sans les boîtes, et les transporter plus facilement en cabine et surtout
              ne pas perdre de temps à attendre la livraison des bagages en soute.

              La saison était belle et donc inutile de prendre une veste. Je partais le
              vendredi matin pour l'aéroport avec un billet d'environ 30 € actuels
              en poche, puisque j'étais entièrement prise en charge pour un aller-

              retour Paris-Milan sans détour dans la journée afin de rapatrier les
              chaussures  avenue  Montaigne,  vendredi  soir  pour  le  grand  départ
              samedi matin.


                     Arrivée à Milan à l’aéroport de Linate, un chauffeur m'attendait

              pour me déposer chez le licencié. Je restais admirative devant toutes
              ces belles chaussures. Je devais en récupérer 38 paires composées de
              bottes, escarpins, et espadrilles, mais je me retrouvais avec 40 paires.
              Le  licencié  italien,  à  ma  grande  surprise,    avait  fait  preuve  de

              générosité  en  m’offrant  une  paire  de  bottes  et  d’escarpins.  Je
              déjeunais ensuite avec lui et son équipe, dans un fort bel endroit.




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