Page 199 - LES FLEURS DE MA MEMOIRE BIS
P. 199
LA DOUANE
Dès mon arrivée, le douanier plutôt matinal et jovial, me reçut
avec un grand sourire plutôt sarcastique, tout en me souhaitant la
bienvenue dans sa région, je répliquais par un sourire amer et
ironique. J’eus un peu moins envie d’ironiser lorsqu'il m'annonça le
prix de la taxe à payer : l'équivalent de 1 000 euros actuels !
C'en était trop ! Au vu des évènements précédents et le manque
de sommeil comment ne pas craquer ?
Si l'argent emprunté à Milan à l’homme d'affaires libanais n'était pas
suffisant pour payer cette taxe, j'avais, dans tout ce périple, je ne sais
par quel miracle, emporté inutilement mon chéquier, retrouvé au
fond de mon sac. Il me fut finalement bienvenu pour payer cette
maudite taxe.
Avec tous ces évènements et émotions, le problème de la
douane réglé, mais celui des chaussures non résolu, j’eus soudain
l’idée d’en informer mon employeur. J‘appelais donc au domicile de
M. Laroche toujours à Paris avant de se rendre à Los-Angeles. Cet
appel matinal et imprévu soulageait quelque part ma mauvaise
humeur, n’ayant aucune possibilité de contacter quelqu’un d’autre, la
boutique, avenue Montaigne n’ouvrait pas avant 10 heures. Cela
n’était pas très sympathique de ma part de le réveiller si tôt, pour lui
annoncer la mauvaise nouvelle et la taxe à payer des chaussures
bloquées dans cette douane de province, mais j'avais un réel besoin
de conclure cette mission et de me défouler sur quelqu'un me
soulageait en quelque sorte. Après tout il était probablement un peu
plus responsable que moi, de toute cette malchanceuse aventure
dans laquelle on m'avait entraînée, puisqu’il m’avait confiée cette
mission ! Enfin la tâche accomplie et les chaussures récupérées, il ne
me restait plus qu'à trouver un taxi pour me rendre à la gare la plus
proche, afin de prendre le train, en première classe, et rentrer à Paris.
198