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LA DOUANE




                     Dès mon arrivée, le douanier plutôt matinal et jovial, me reçut
              avec  un  grand  sourire  plutôt  sarcastique,  tout  en  me  souhaitant  la
              bienvenue  dans  sa  région,  je  répliquais  par  un  sourire  amer  et

              ironique. J’eus un peu moins envie d’ironiser lorsqu'il m'annonça le
              prix de la taxe à payer : l'équivalent de 1 000 euros actuels !


                     C'en était trop ! Au vu des évènements précédents et le manque
              de sommeil comment ne pas craquer ?
              Si l'argent emprunté à Milan à l’homme d'affaires libanais n'était pas

              suffisant pour payer cette taxe, j'avais, dans tout ce périple, je ne sais
              par  quel  miracle,  emporté  inutilement  mon  chéquier,  retrouvé  au

              fond  de  mon  sac.  Il  me  fut  finalement  bienvenu  pour  payer  cette
              maudite taxe.

                     Avec  tous  ces  évènements  et  émotions,  le  problème  de  la

              douane  réglé,  mais  celui  des  chaussures  non  résolu,  j’eus  soudain
              l’idée d’en informer mon employeur. J‘appelais donc au domicile de

              M.  Laroche  toujours  à  Paris  avant  de  se  rendre  à  Los-Angeles.  Cet
              appel  matinal  et  imprévu  soulageait  quelque  part  ma  mauvaise
              humeur, n’ayant aucune possibilité de contacter quelqu’un d’autre, la
              boutique,  avenue  Montaigne  n’ouvrait  pas  avant  10  heures.  Cela

              n’était pas très sympathique de ma part de le réveiller si tôt, pour lui
              annoncer  la  mauvaise  nouvelle  et  la  taxe  à  payer  des  chaussures

              bloquées dans cette douane de province, mais j'avais un réel besoin
              de  conclure  cette  mission  et  de  me  défouler  sur  quelqu'un  me
              soulageait en quelque sorte. Après tout il était probablement un peu

              plus  responsable  que  moi,  de  toute  cette  malchanceuse  aventure
              dans  laquelle  on  m'avait  entraînée,  puisqu’il  m’avait  confiée  cette
              mission ! Enfin la tâche accomplie et les chaussures récupérées, il ne

              me restait plus qu'à trouver un taxi pour me rendre à la gare la plus
              proche, afin de prendre le train, en première classe, et rentrer à Paris.






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