Page 198 - LES FLEURS DE MA MEMOIRE BIS
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SAINT-LUC-LA-CHAPELLE
Ah ! Ces 38 paires de chaussures, ou plutôt 40, à force de
piétiner pour elles, je commençais vraiment à avoir mal aux pieds !
Je ruminais de rage devant le douanier, alors que lui était ravi d'avoir
saisi une affaire apparemment douteuse, l'occasion de se distinguer
probablement, ce qui devait être rarissime dans ce coin perdu
qu'était l'aéroport de Saint-Luc-La Chapelle !!! Je commençais
sérieusement à m'énerver, et j'étais devenue aussi rouge et enragée
qu’un piment !!!
Comment après tout ce périple, et tant d'énergie dépensée pour
garder mon sang-froid, je me retrouvais prise au piège, avec toutes
ces chaussures à livrer incessamment avenue Montaigne à Paris, et
finalement me retrouver dans ce petit aéroport dont je n'avais jamais
entendu parler, munie de documents douaniers qui n'étaient pas en
règle, puis toutes les chaussures confisquées par le douanier. Une fois
de plus je maudissais le douanier milanais trop entreprenant, devenu
la cause de tout ce périple imprévu. Finalement, le douanier de Saint-
Luc-La-Chapelle, heureux de sa prise, mais devant cette situation
rocambolesque dont je luis fis part, me calma et trouva une bonne
âme, pour me déposer à l'hôtel le plus proche qui se trouvait à 2 km
de l'aéroport. Il était trois heures du matin, quand je me retrouvais
finalement au Novotel. Je jugeais excessif le prix de la chambre,
sachant qu'il me restait très peu d'heures de sommeil dont je pouvais
bénéficier, avant de régulariser la situation des 38 paires de
chaussures, puisque j'étais convoquée au bureau des douanes,
impérativement : à 7 heures du matin !!!
J'avais hâte de mettre un terme à ce problème, et tant pis pour le
manque de sommeil, l'important était de récupérer et d'apporter ces
chaussures à Paris, mais pas Avenue Montaigne, puisque les malles
étaient déjà sur le vol de Los-Angeles. Il me fallait donc trouver une
autre solution.
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