Page 197 - LES FLEURS DE MA MEMOIRE BIS
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Je réfléchissais, pensant que si je prenais ce vol, la mission que
l'on m'avait confiée serait probablement accomplie et j’imaginais déjà
les chaussures dans les malles à destination de Los-Angeles.
L'homme d'affaires libanais me réitéra sa généreuse proposition, et je
l'acceptais bien volontiers, mais furieuse du refus de certaines
personnes, je pris l'initiative de décider de payer pour tout le groupe,
puisque l’objectif de ma mission consistait à rapporter ces 38 paires
de chaussures au plus vite !!
Finalement un groupe majoritaire accepta de prendre ce vol, et
de débourser la somme demandée. Je me sentais soulagée, mais nous
n'étions pas au bout de nos peines. Il fallait d'urgence prendre un taxi
pour se rendre à l'aéroport de Malpensa, il nous restait très peu de
temps. Je pris un taxi avec l'homme d'affaires libanais, expliquant en
italien notre problème au chauffeur, il oublia les feux rouges et les
sens interdits, ce qui nous fit arriver de justesse pour le vol. L'avion
n'était pas confortable, et les secousses provoquées par les trous d'air
fréquents, je ne paniquais pas, mais je priais les cieux pour arriver à
bon port, dans cet aéroport de Saint-Luc-La-Chapelle situé dans
l'Aube. Finalement tout le groupe arriva sain et sauf et soulagé, je
m’imaginais déjà sauter dans un taxi pour me rendre à la gare et
prendre le train direction Paris. Comme je fus la dernière à passer à
la douane, avec cet énorme sac, il était difficile de passer inaperçue !
Le douanier de service m'arrêta, consulta les documents de douanes,
qui finalement n'étaient pas en règle et, très sarcastique me fis une
remarque qui ne faisait qu'aggraver la situation dans laquelle je me
trouvais :
« Si vous aviez atterri à Roissy vous seriez passée comme une
lettre à la poste avec toutes vos chaussures mais pas chez
nous » !!!
Quelle poisse, vraiment, je n'avais pas ma bonne étoile avec moi
ce jour-là ! Il était 2 heures du matin, j'étais morte de sommeil, isolée
dans un trou perdu que je ne connaissais pas et j’ignorais ce qui allait
encore m'arriver, avant ma destination finale !
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