Page 124 - LES FLEURS DE MA MEMOIRE ET SES JOURS INTRANQUILLES_Neat
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Je fus choquée d’apprendre cette fin tragique. Je garde de Jean-Louis, le
              souvenir de sa grande gentillesse et de lui avoir dactylographié le scénario d’un
              film qu’il n’eut finalement jamais l’occasion de réaliser. En remerciements il
              m’avait invitée au Théâtre des Champs Elysées où se produisait Diana Ross.
              Placés au troisième rang nous avions pu admirer la star vêtue de blanc, une
              fleur blanche ornait ses cheveux et nous avions profité pleinement de ses
              talents artistiques.


                     Quant à Gérald j’allais le retrouver également quelques décennies plus
              tard par le biais des réseaux sociaux, ainsi que Jean-Claude Dreyfus que j’avais
              connu à La Grande Eugène. Je découvris que Gérald s’était installé au Maroc à
              Essaouira où j’allais lui rendre visite, puis nous allions nous retrouver chaque
              année régulièrement lors de son passage à Paris. Il restera mon coiffeur attitré,
              lors de ses visites parisiennes, bien que devenu peintre et sculpteur.


                        Il y eut également cette fabuleuse dernière représentation du spectacle de
              la Grande Eugène, où je débarquais comme chez moi puisque Gérald faisait
              partie de la troupe, et je fus placée à une table, et pas des moindres, puisque je
              me retrouvais entre Zizi Jeanmaire et Rudolf Noureev, ce danseur d’origine
              russe, dont on ne cessait de parler, depuis qu’il avait quitté le Ballet du Bolchoï
              à Moscou, pour passer « à l’Ouest » et se produire à l’Opéra de Paris. J’en fus
              toute intimidée, mais il me mit très vite à l’aise m’offrant à plusieurs reprises
              une coupe de champagne. Il faisait preuve d’une grande gentillesse et beaucoup

              de simplicité.

                       Le spectacle terminé, nous devions prolonger la soirée chez un personnage
              important évoluant dans le milieu artistique, mais je n’allais pas profiter de
              cette fête grandiose, puisque dans l’euphorie et assoiffée, j’avais confondu mon
              verre de coca avec le verre voisin que j’avais englouti d’un seul trait et qui

              contenait un whisky-coca, je me sentis soudainement très mal, à tel point qu’il
              fallut me raccompagner en voiture par l’une de nos relations dont j’allais par la
              suite faire plus ample connaissance. Il s’agissait du dessinateur humoristique
              Pierre Dupuis, qui eut la gentillesse de me déposer chez moi et de me border
              dans mon lit avec délicatesse. Il prit de mes nouvelles par la suite et m’invita à
              déjeuner. Ce que nous renouvelions souvent puisque nous étions devenus de
              bons amis. Il était très sympathique et attentif. J’admirais son travail, puisque
              ses réalisations me ramenaient à mes souvenirs d’adolescence à une époque où
              je souhaitais me lancer dans la bande dessinée.









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