Page 122 - LES FLEURS DE MA MEMOIRE ET SES JOURS INTRANQUILLES_Neat
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SPECTACLES & HAUTE-COUTURE
Avec cette arrivée inespérée, dans le monde de la haute-couture, allait
bientôt s'ajouter une autre bonne nouvelle qui allait m'apporter un certain
confort. Cet ami Jean-Pierre qui m'avait hébergée au 72 rue Blanche, durant
quelques temps, organisait une soirée. Je n’étais plus sa « jeune fille au pair » et
je m'y présentais avec joie, le fait d'avoir acquis un job chez un couturier me
donnait à présent une certaine aisance parmi les invités qui appartenaient en
grande majorité au milieu artistique.
C'est ainsi que je fis la connaissance de Gérald, que Jean-Pierre m’avait
présenté. Gérald était un artiste, beau garçon, souriant, très agréable, pétillant
de bonne humeur. Il reflétait une personnalité positive, pleine de ressources,
dynamique, et d’une grande générosité. De plus il venait de se faire engager
dans le fameux spectacle situé rue de Marignan, à deux pas des Champs-Elysées
« La Grande Eugène » où le tout Paris se bousculait pour y assister, c'était
totalement d'actualité avec notamment la cultissime pièce de théâtre qui se
jouait au Palais Royal, "La Cage aux Folles" interprétée par Michel Serrault et
Jean Poiret. Ces deux évènements faisaient l’actualité parisienne. C'est ainsi que
j'allais également rencontrer celui qui allait devenir le talentueux comédien,
Jean-Claude Dreyfus, qui à l'époque, était la vedette de ce spectacle de "La
Grande Eugène".
Avec Gérald, nous avions discuté toute la soirée et lorsqu'il apprit que je
logeais à l'hôtel il me proposa de partager en colocation l'appartement qu'il
venait de louer rue Roy. J'acceptais avec joie, d’autant plus que la situation
géographique de cette nouvelle opportunité, proche de la rue de la Boétie,
permettait de me rendre chez Louis Féraud à pieds en quelques minutes. Il en
était de même pour Gérald qui terminait le spectacle très tard et rentrait la
plupart du temps à pieds.
A cette période je n'empruntais jamais le métro. Je rejoignais souvent
Gérald rue de Marignan pour assister pour la énième fois au spectacle de La
Grande Eugène et nous terminions la soirée au restaurant Le Pichet, rue Pierre
Charron avec toute l'équipe, ou en discothèque dans le quartier, et bien
entendu l’inévitable Club 7 proche de la place de l’Opéra. Nous nous déplacions
uniquement à pieds ou en taxi. C’est une époque où je baignais complètement
dans le monde de la haute-couture et du spectacle.
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