Page 118 - LES FLEURS DE MA MEMOIRE ET SES JOURS INTRANQUILLES_Neat
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AU REVOIR CERNOBBIO





                     De retour à Cernobbio, après cette soirée en discothèque milanaise, le
              plan prévu par Luigi n'allait pas se dérouler comme il le souhaitait, ni pour le
              charmant jeune homme d'ailleurs. Je n'avais qu'une seule envie, dormir, et
              seule.... Après quelques tentatives maladroites, Luigi resta sur sa faim, et
              chacun de nous trois, dans sa solitude rejoignit les bras de Morphée.

                     Au petit matin j'étais ravie du dénouement de cette soirée comme je
              l'avais souhaitée et j’en conclus que tout était rentré dans l'ordre. Pourtant
              j’étais loin de m'imaginer la scène qui allait se dérouler à ce moment là. Dès le
              réveil je fus harcelée par un Luigi totalement enragé et fou de jalousie devant
              son entreprise ratée. Le fait que le charmant jeune homme s'était intéressé à
              moi, l'avait rendu furieux, alors qu'il n'y avait aucune réciprocité de ma part et
              je ne souhaitais qu'un apaisement. Il déversait sa colère sur moi, tel un enfant

              gâté qui n'a pu obtenir son jouet et j'en étais devenue la cause.

                     La situation vira rapidement au mélodrame, et atteint son paroxysme
              quand Antonietta « la Mama », s'en mêla, de jeune fille choyée et bienvenue
              chez eux, me voilà soudainement devenue le poison qui envenimait toute la
              famille ! Elle commença à me faire des reproches sur des sujets dont je ne
              soupçonnais même pas l'existence ! C'en était trop, je sortis de ma stupeur et
              décidai de quitter sur le champ cette maison où la famille m'avait pourtant si
              bien accueillie quelques mois auparavant. C'était l'hiver, il faisait froid, et je vis
              soudainement Luigi s'agenouiller dans l’abondante couche de neige, me
              suppliant de rester, il criait, pleurait, ainsi que « la Mama » Antonietta, la
              situation était digne d'un mélodrame à l’Italienne, mais je refusais
              catégoriquement de changer d'avis.

                     Luigi savait que j’étais totalement démunie d'argent, et il poussa la
              perversité en menaçant de me laisser partir sans la moindre pièce de monnaie,
              malgré le froid. J’étais blessée mais fière, et je lui répondis peu importe, je

              rentrerai en France en auto-stop, ce qui le rendit encore plus enragé !!






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