Page 136 - LES FLEURS DE MA MEMOIRE ET SES JOURS INTRANQUILLES_Neat
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Quelle idée insensée m'avait trottée dans la tête une fois de plus ! Me
présenter avec un tel animal chez un couturier de renom. Le voilà qui
déambulait dans la maison de couture, faisant des acrobaties par-ci, par-là, ou
sur la jolie rampe d'escalier qui menait de la boutique au studio ! Je tentais de le
rattraper, mais en vain, il s’enfuit et alla se camoufler dans les robes de haute-
couture de la nouvelle collection, exposées sur un portant, en prévision d'un
rendez-vous avec une cliente importante ! Le pire pouvait se produire, et
j'imaginais déjà le singe se soulager d'un besoin pressant sur l'une des robes
d'étoffes précieuses ou encore y arracher les broderies !
Par miracle je réussis à l'attraper, juste à l’instant où Louis Féraud fit son
apparition .... Il était totalement interloqué, car inconcevable pour lui, bien que
très ouvert d'esprit, de se trouver dans une telle situation. Il ne semblait pas
apprécier la présence de cet intrus dans la maison de couture et mon
explication sincère lui parut totalement loufoque. L'arrivée de la cliente
importante était imminente, Il me conseilla donc de rentrer chez moi
immédiatement et d’emporter cet animal, hors de la maison de couture. Ce que
je fis sans hésitation, totalement confuse de cette stupide initiative de ma part.
J'en conclus, par ce manque de sérieux de ma part, que mes jours étaient
comptés dans cette maison de couture, face au Palais de l'Elysée. Il n'en fut rien,
et la vie du studio allait reprendre son cours normal.
Je n'allais finalement pas m'enraciner chez ce couturier...
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