Page 139 - LES FLEURS DE MA MEMOIRE ET SES JOURS INTRANQUILLES_Neat
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Le tapis rouge n'était pas déroulé pour notre visite, mais un huissier nous
attendait sur le perron avant de nous introduire dans un confortable salon.
Il fallait patienter, Mme Decraene s'occupait du départ imminent du
Président pour Jarnac. Nous avions donc eu le temps d'admirer notre
environnement et la vue depuis les grandes fenêtres du salon où nous nous
trouvions. Madame Decraene arriva enfin et nous reçut simplement et très
courtoisement. Je la remerciais pour le service précieux qu’elle m’avait rendu,
lui offrant un cadeau bien particulier pour lequel elle me donna gentiment des
nouvelles par la suite. Nous avions pas mal discuté, lorsqu'elle me demanda
pourquoi je regardais fréquemment par la fenêtre, et je lui fis la réponse
suivante :
« Il y a une vingtaine d'années, je me trouvais juste en face, chez le
couturier Louis Féraud, et depuis la fenêtre du premier étage où se trouvait le
studio de créations, je regardais les allers et venues dans la cour du Palais de
l’Elysée. C'est donc très émouvant pour moi aujourd’hui de me retrouver au
Palais de l'Elysée, et d'apercevoir en face, cette fenêtre du studio où j'ai fait mes
premiers pas dans le monde de la haute-couture.
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