Page 20 - LES FLEURS DE MA MEMOIRE ET SES JOURS INTRANQUILLES_Neat
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L’HISTOIRE DE LA PLAQUE D’ÉGOUT






                   Le logement dans la cour situé face au nôtre abritait une famille
              nombreuse, la mère de famille, prénommée Mariette, et sa progéniture

              composée de six enfants. Le mari légionnaire, était souvent absent et
              pratiquement inexistant. Je n’ai d’ailleurs aucun souvenir de lui, sinon que

              verbal.
                      Mariette, malgré sa nombreuse famille, passait la majeure partie de son

              temps à discuter chez les voisines. Arriva donc un jour, ce qui devait arriver …
                   Il est clair qu’avec une telle famille, un encadrement maternel semblait

              indispensable, mais ce n’était pas le cas de Mariette, à la plus grande joie de
              mon chenapan de frère qui se rendait fréquemment chez elle en son absence,

              pour s’adonner à son jeu favori et commettre quelques bêtises.
                   Mariette venait donc de recevoir l’argent du salaire de son légionnaire de

              mari. Elle était également absente comme de coutume, et l’argent en question
              trônait négligemment sur un meuble.


                      Mon frère qui s’était acoquiné avec le cadet de la famille n’en ratait pas
              une pour donner des ordres que le bambin exécutait aussitôt. C’est ainsi qu’il lui

              ordonna de prendre la liasse de billets qui constituait le revenu mensuel de la
              famille en le sommant de le suivre. Ni une ni deux, le gamin obéit. Il suivit mon

              frère, tel un petit chien et son maître, et tous deux sortirent de la cour pour
              s’aventurer vers la rue de l’Hommelet, là où se trouvait sur le trottoir du bistrot

              du coin, une plaque d’égout.


                   Ordre fut donné par mon frère au gamin de jeter le tas de billets dans
              l’égout, ce qu’il fit sans hésitation ! La pauvre Mariette catastrophée à son

              retour chez elle, devant l’argent disparu, apprenant ce qui s’était passé, vint
              trouver mes parents totalement désemparés, ne sachant lequel était réellement
              fautif : entre la mère pratiquement toujours absente, et mon frère auquel on

              accordait trop souvent une certaine souplesse.




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