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LA VIRTUOSE DU CLAVIER






                   Malgré l'abandon définitif des études secondaires, que je ne considérais
              pas comme un échec scolaire, je n'allais finalement pas rester inactive très

              longtemps malgré le différent m'opposant à mes parents.
                      En effet ils étaient peut-être très terre à terre, mais se souciaient malgré

              tout de mon avenir. C'est ainsi qu'ils décidèrent de m'inscrire aux Cours Pigier,
              très réputés à l’époque, afin d'y apprendre la sténographie, la dactylographie et

              la comptabilité que j'avais pourtant en horreur.


                      C'était une époque où toutes les filles rêvaient de ce job de sténo-dactylo
              sans grand intérêt pour moi. Je suivis donc avec assiduité ces cours onéreux,

              qui étaient probablement un sacrifice financier pour mes parents, et je
              découvrais malgré tout, avec beaucoup de curiosité, la sténographie que

              finalement j'utilisais un peu au tout début de mon parcours professionnel, mais
              qui m'a été d'une grande utilité, bien plus tard, pour comprendre la structure et
              le principe syllabique plus ou moins similaire de la langue arabe que j’étudiais

              quelques décennies plus tard. Quant à la dactylographie, mes doigts ont fait
              leur premier entrainement sur une vieille machine mécanique, la fameuse

              « Underwood », et je tapais si rapidement que toutes les tiges métalliques des
              touches s'entremêlaient, jusqu'au jour où on décida de me faire passer à la

              vitesse supérieure qui se résumait par une nouvelle machine électrique IBM, où
              les lettres, chiffres et autres signes de ponctuation figuraient sur une petite

              sphère qui se déplaçait rapidement en tournant sur elle-même. Magique ! C’en
              était fini des tiges de métal bruyantes qui s'entremêlaient, ce qui permettait

              une meilleure performance dans la rapidité.


                   Je ne savais pas encore que j'allais devenir, malgré moi, une virtuose du
              clavier faute de devenir virtuose du pinceau, par cet entrainement théorique
              que j'allais mettre en pratique par la suite et qui me servirait toute ma vie, j’en

              garde une grande reconnaissance envers mes parents qui s’étaient souciés de
              ma situation future.






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