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Un autre exemple : la maison des « Babayagas » à Montreuil, créé en 2013. Dans les contes rus-
ses, les Babayagas sont mi-ogre, mi-sorcière.
La Maison est un immeuble HLM en centre-ville, où une vingtaine de femmes de plus de 60 ans vivent
ensemble, en résidence partagée et autogérée. Leur but étant de rester autonome, et de vivre leur vieil-

lesse librement. C’est une « anti-maison de retraite », un lieu privilégiant la démocratie participative
et l’entraide. Les habitantes signent une charte s’engageant à donner 10 heures de leur temps par se-
maine à la collectivité. De nouvelles façons de vivre et bien vieillir avec peu d’argent, en marge des

marchés économiques de la vieillesse.
Une de ces fondatrices, la féministe Thérèse Clerc, met en avant la « dégénérescence sociale » que su-
bissent les personnes de plus de 60 ans : « Arrive cet âge délicieux où nous n’avons plus rien à prouver,
où, d’objet de tous les appétits, nous sommes devenus sujet de notre propre existence » (Clerc, 2007).
Elle prône l’autogestion, la solidarité, la citoyenneté et l’écologie comme pilier de son projet de maison

partagée. Mais aussi de perpétuer tout au long de sa vie, une lutte féministe au quotidien, avec des di-
mensions politiques, sociales et écologiques. Autrement dit, appliquer « au vieil âge » le fameux slogan
des années 1970 « le privé est politique ».

Ces exemples donnent à voir des pratiques « de subjectivation qui

comporte les effets de savoir » (Dorlin, 2003).

De plus, ayant une certaine conscientisation vis-à-vis des effets de

pouvoirs que le corps subit, elles arrivent à contrer les normes, s’en

libérer pour produire d’autres formes de rapport à soi-même. Ces
connaissances sont des appuis importants pour construire des « corps

rusés » qui détournent les règles, et, ce faisant, elles mettent à jour la

dimension socialement et culturellement construite de la ménopause,

en tant que discours et pratiques.

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