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Aujourd’hui,  en  France,  quelques  mouvements  de  femmes  «  ménopausées  »
           cherchent à bousculer les normes de la « femme idéale ». La documentariste et
           productrice Charlottes Bienaimé s’est intéressé à deux groupes en particulier

           dans  son  podcast  radiophonique  «  un  podcast  à  soi  »,  n°  14  «  Vieilles,  et
           alors ? » (Lien )






















                                      Le collectif « ménopause rebelle » à Marseille est un lieu d’échange et de
                               partage d’expériences entres des femmes. Une d’entre elles explique que son âge
                               lui est sans cesse rappelé, de manière implicite. Par exemple, lors de soirées, on
            la  félicite  de  tenir  jusqu’à  tard,  malgré  son  âge.  Ou  alors  certaines  expriment  un  sentiment  de

            transparence pendant des sorties nocturnes, ou encore des réflexions du style qu’est-ce que tu fais
            là ? Tu ne devrais pas t’occuper de tes enfants, de ton foyer ? Elles ressentent que leur place sociale
            est réduite d’année en année, devenant peu à peu invisible. Comme si la vieillesse les marginalise de
            la norme féminine acceptée, les rendant indésirable socialement.

            C’est donc en se réunissant, en échangeant leurs peurs et leurs techniques, leurs vécus, mais aussi
            en établissant des actions collectives sur la place publique (tags, brochures, etc.), qu’elles se réap-
            proprient ensemble leur corps et leurs expériences. Mais aussi leur liberté de vivre leur vieillesse, de
            revaloriser leur corps en déconstruisant les codes et en interrogeant les oppressions et discrimina-

            tions subies.






                Le  collectif  « Fouffes  qui  peut »,  en  Ariège,  lutte  aussi
         contre ces injonctions sociales. Comme les « Ménopause rebelle »

         ces femmes brisent le tabou lié à la ménopause et au corps vieil-
         lissant, afin de, collectivement, créer un discours alternatif à la
         médicalisation et pathologisation de la ménopause. Elles propo-

         sent  des  rencontres,  mais  aussi  manifestent,  afin  de  se  rendre
         visible  sur  la  place  publique,  là  où  leur  corps  est  dénigré.  De
         plus, elles tentent de développer des médecines alternatives, et
         d’explorer d’autres formes de savoir.









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