Page 113 - La pratique spirituelle
P. 113
Cette pratique peut-elle remplacer toutes les autres, en y consa-
crant la totalité de l’attention, de la méditation ? *
Oui. * *
Les tensions sont au niveau de la tête, du cœur et du ventre.
Est-ce une voie qui transcende toutes les autres ? Or, j’ai toujours en moi ce phare lumineux qui éclaire ces ten-
Oui. sions. Je suis au repos et à l’écoute des sensations. Est-ce toujours
ainsi ?
Est-ce un jeûne psychologique ? Oui.
Oui.
Ce phare lumineux, ou conscience éclairée, est libre.
Est-ce que le « j’écoute » est l’ultime geste que le « je » puisse sem- Il est conscience éclairante, mais non éclairée. Le soleil ne
bler faire ? peut s’éclairer lui-même.
Oui, le « j’écoute » prélude le « je suis écoute ».
J’en suis à cet éclairage. Il m’arrive de me laisser aller et bien
La pensée est un objet qui peut s’observer dans la mémoire. évidemment le mental revient au galop. Quand je suis à nou-
La pensée est mémoire. veau attentive, je vois l’éclairage.
Approfondissez cette perspective d’être la lumière qui
La mémoire est aussi un objet. éclaire le spectacle du mental et du corps, jusqu’à ce qu’elle
Oui. devienne évidente et familière.
La pensée « j’écoute », bien qu’ultime et prélude à sa résorption, *
demeure un objet. Pourquoi celle-ci est-elle à suivre, alors que * *
toute autre est à négliger ? La vibration est-elle la résultante d’une sorte de mise en harmo-
Lorsque l’arbre souhaite remonter à sa racine, il ne suit pas nie des différentes parties du corps et aussi des corps entre eux ?
le cours de son feuillage, mais remonte à l’envers le flux de la Et cela, grâce au souffle qui réorchestre les justes espaces ?
sève qui coule en lui. Il en est de même avec la pensée « je », Elle n’en est pas la résultante, mais la cause. La vibration
qui est présente avant la pensée de « l’autre », et est donc plus originelle trouve sa source dans la conscience globale. Elle en
proche de « ce qui précède la pensée » que ne le sont les pensées est son expression la plus directe. C’est elle qui chante à travers
des « autres » et du « monde ». les différents corps et les met à l’unisson. Le souffle la prolonge
et en est son fidèle instrument.
Qui écoute ?
C’est la conscience elle-même qui est le support de l’écoute. Dans le cas d’espaces trop serrés ou au contraire trop lâches, la
C’est elle l’unique sujet. vibration originelle est alors trop comprimée ou distendue : cela
112 113