Page 166 - La pratique spirituelle

J’ai besoin de me répéter cela souvent dans la journée pour bien Vous dites que c’est la perspective unitive qui prend en charge
intégrer cette perspective, qui a du mal à s’actualiser, car le
mental repart vite au galop.
C’est la nature du témoin silencieux que d’affirmer son
existence, sous la forme de rappels mentaux adéquats.
Quand je me dis qu’il doit y avoir quelque chose en dehors de la
pensée qui la voit, est-ce utile de questionner juste après « mais
qui voit cette pensée » ?
Le questionnement brise l’identification à l’objet, à condi-
tion qu’il ne soit pas répondu à partir de la pensée, mais du
vécu d’où jaillit la question.
Je sais qu’il y a une pensée vue par « quelque chose », mais sans
savoir quoi exactement, puisque le Sujet ultime ne peut pas être
connu comme un objet...
En restant dans ce non-savoir, le mental se résorbe dans le
silence.
Il est souvent dit dans les textes sacrés que la vie prend soin
de nous. Mais alors pourquoi des personnes n’ont rien à man-
ger, pas d’argent, n’ont pas de toit pour dormir, etc. Est-ce dû à
leur karma ?
Du point de vue de l’universel, tout est à sa place.
Peuvent-elles dépasser cette pauvreté en se tournant vers la
Source ?
Ce retour les amène à la paix, ultime richesse.
Dit autrement, peuvent-elles annuler leur karma ou plutôt la
conscience peut-elle l’annuler ?
Dans l’unité, il n’y a pas de quelqu’un, et donc pas de
karma.
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l’élimination des projections résiduelles. Je croyais que c’était le
mental par l’investigation qui faisait cela.
Le mental ne peut s’éliminer par lui-même. C’est le regard
de la conscience qui élimine ce qu’il n’est pas.
Dans votre vécu, avant que la perspective se stabilise définitive-
ment, avez-vous connu des allers et retours entre la perspective
duelle et non duelle ?
Certainement.
Et combien de temps cela a-t-il duré ?
La durée n’est pas à prendre en compte, car elle dépend de
l’épaisseur des couches qui recouvrent la brillance naturelle de
la réalité. L’essentiel est dans la reconnaissance de la justesse de
la perspective unitive. C’est cette dernière qui prend en charge
l’élimination des projections résiduelles. Une fois la brèche
ouverte, la digue ne manque pas, tôt ou tard, de s’effondrer.
Est-ce comme un feu (le feu de la Conscience) qui brûlerait les
résidus, car j’ai quelquefois lu que c’est comme un feu qui brûle
tout ce qu’il n’est pas ?
Oui, le feu de la vérité.
Peut-être en fonction de l’intensité de la quête ?
Il est sûr que vous ne risquez pas de chauffer une pleine
marmite avec une simple allumette.