Page 83 - La pratique spirituelle
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admiration inconsciente. Et ce qui n’est pas nourri par l’admi- cet accueil inconditionnel que vous pouvez découvrir que vous
ration s’éteint. êtes vous-même ce qui accueille, conscience, présence, silence.
Elle semble disparaître pour un temps et revient… Pourquoi ? Si l’acceptation est la clé, la souffrance ne devrait plus exister
Car un intérêt pour le personnage perdure. après. Donc, pourquoi la non-acceptation existe-t-elle, et est-
elle acceptable ?
Et comment disparaît-elle totalement, cette angoisse ? La non-acceptation est le fruit du mental comparatif. Pour
L’acceptation du vide, de l’absence d’objet, est le prélude la conscience qui éclaire le mental, les notions d’acceptation
à la dissolution de la peur. La peur est une création mentale. et de non-acceptations sont inexistantes. La conscience est, et
Elle disparaît avec lui. n’a besoin de rien d’autre pour être ce qu’elle est. Le mental
n’est qu’un mirage.
« Que la conscience s’exprime comme elle le souhaite » peut être
la meilleure manière de laisser faire les choses au mieux ?
C’est, en effet, une manière de négliger le contenu de la
conscience, et de s’établir dans la conscience elle-même, libre
du contenu.
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Si je suis impatiente, je dois d’abord accepter l’impatience telle
qu’elle est. La regarder, l’observer, la comprendre parce que la
patience, ce n’est pas moi, donc ne pas chercher à être quelqu’un
d’autre que ce que je suis.
Oui, tout à fait, accueillir l’impatience, qu’on peut aisé-
ment relier au fait de ne pas être ancré dans l’instantanéité du
présent.
Le simple fait d’être attentive à l’impatience, de l’accueillir dans
une écoute globale, peut-elle m’amener à être moi-même ?
Vous êtes l’écoute globale qui contient les phénomènes.
Vous ne pouvez que réaliser ce fait et, à partir de cette pers-
pective, accueillir en vous tout ce qui se manifeste, sans discri-
mination, sans refus, sans choix et sans préférence. C’est dans
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