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L ’ ANTIQUITE
Décidant de profiter de leur avantage et de , la Lusitanie et les terres des Vettons. Le
l ’ affaiblissement de Viriato. Servilianus le passage des forces romaines fut marqué par
suit et assiège la ville d'Erisana. Viriato vint à la destruction systématique des lieux qui ont
la rescousse de la ville et piège les Romains accueilli ou aidé Viriato afin de dissuader d ’
dans un défilé, conscient de sa faiblesse et autres révoltes ou ambitions de venir en aide
de l ’ épuisement de ses troupes, le chef de à Viriato. Lorsque Caepio fut rejoint par l ’
armée de Popilius Laenas venant de l'Hispa-
la résistance propose des conditions de paix.
nia Citerior, les Lusitaniens, dépassés en
La seule demande de Viriato à Rome était
nombres, étaient prêts à plaider pour la paix.
que les frontières lusitaniennes soient res-
Laenas était prêt à l'accorder, mais seule-
pectées, que les Lusitaniens deviennent ami-
ment si les déserteurs romains et toutes les
ci populi Romani, « Amis du peuple romain ».
armes leur étaient remis. Les Romains puni-
Bien que Servilianus ait accepté et que le
rent les déserteurs en leur coupant la main
Sénat ait ratifié les conditions, la fierté romai- droite. Réticent à rendre ses armes, Viriato
ne avait du mal à pardonner à un chef de choisit trois amis proches, Audax, Ditalco et
guérilla qui avait humilié Rome à plusieurs Minuros pour poursuivre les négociations.
reprises. Les Romains provoquent des Viriato, qui pendant des années étaient par-
contentieux jusqu'à ce que la guerre éclate venu à échapper aux Romains, ne fut pas en
une nouvelle fois en 140 av. J.-C à l ’ mesure de reconnaître l'ennemi parmi ses
initiative des Lusitaniens afin que la guerre proches. Après leur retour du camp Romain,
soit juste et que Rome devienne non pas l ’ ses trois amis se présentent à la tente de Vi-
riato pendant la nuit. Après avoir informé le
envahisseur mais l ’ a gressée. Le frère de
garde qu'ils devaient s'entretenir d'urgence
Servilianus, le consul Quintus Servilius Cae-
avec Viriato, deux d'entre eux saisirent Viria-
pio, qui avait pris ses fonctions en Hispania
to endormi pendant que le troisième lui en-
Ulterior, poursuivit Viriato à travers la Carpé-
fonçait un couteau dans le dos. Lorsque le
tanie
meurtre fut découvert, les partisans de Viria-
to furent envahis de tristesse et de colère.
Les trois conspirateurs s'enfuirent chez les
Romains. Ayant reçu une somme en avance,
ils exigèrent maintenant le reste de leur paie-
ment mais on leur répondit que Rome ne
payait pas les traîtres.