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L ’ ANTIQUITE
faire la guerre : « La pauvreté du sol et la pé-
nurie vous obligent à faire ces choses. Mais
je donnerai à mes pauvres amis de bonnes
terres, et je les installerai dans un pays ferti-
le, en trois divisions ». Viriato rejoint les hom-
mes, les femmes et les enfants qui se ras-
semblaient dans les villages de Lusitanie
pour partir avec leurs biens, leurs charrettes,
leur bétail et leurs armes, pour en retrouver
Les gouverneurs qui étaient venus prendre la d'autres jusqu'à ce que la foule devienne des
suite de Gracchus se montrent cupides, op- centaines, puis des milliers de personnes
primant les tribus voisines. À la suite des pour un total d ’ environ 30 000 personnes
plaintes, auprès du Sénat romain, qui ne par- lorsque les soldats romains ordonnent aux
viennent pas à améliorer la situation, les Lu- chefs Lusitaniens de se séparer en trois
sitaniens décident de reprendre les hostilités groupes. Escortés par des légionnaires et
contre l'Hispania Ulterior à partir de 154 des auxiliaires, les groupes furent conduits
avant J-C. L ’ année suivante, il semble mê- hors de vue les uns des autres. Galba rend
me que certains Lusitaniens parviennent à visite au premier groupe, leur demandant de
franchir les piliers d'Hercule, l ’ actuel Gibral- déposer leurs armes pour montrer leurs in-
tar, pour pénétrer en Afrique. Deux ans plus tentions pacifiques. Les Lusitaniens firent ce
tard, les Lusitaniens infligent une défaite au qu'on leur demandait, mais ils regardent
gouverneur d'Hispania Ulterior, Servius Sul- avec appréhension les soldats romains creu-
picius Galba. Il est fort probable que Viriato ser une tranchée autour d'eux.
ait pris part à certaines de ces campagnes,
son charisme et son talent de leader l'ayant
très certainement gratifié d'un groupe de par-
tisans. Bien que les Lusitaniens soient restés
insoumis, les années de guerre avaient fait
des ravages. Viriato avait certainement perdu
des parents et des amis proches. Épuisés
d'avoir vu leurs maisons brûlées, leur peuple
tué ou réduit en esclavage, les Lusitaniens
dépêchent des émissaires à Galba. Il leur
rétorque qu'il comprenait leurs raisons de