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L ’ ANTIQUITE








                Les  Lusitaniens  lancent  des  javelots
         puis  se  rapprochent  en  brandissant  des

         épées  courtes  et  les  mortelles  falcata,  ces

         épées  incurvées  en  forme  de  faucille  qui

         s'élargissent  vers  la  pointe.  Les  Romains
         parviennent à s'en sortir, mais en ayant subi

         de lourdes pertes, plus de la moitié de leurs

         effectifs et le légat Vetilius faisait partie des      colonne romaine en désordre, lui infligeant

         victimes. Avec cette victoire, la renommée de          de lourdes pertes. Les Romains nomment
                                                                cette méthode de combat par feinte et contre
         Viriato  augmente,  de plus  en  plus  de  mem-
                                                                -attaque, le concursare. La même année, Vi-
         bres de tribus se rallient à lui. Il avait gagné
                                                                riato bat une autre armée romaine autour du
         la réputation d ’ être  un chef que même les
                                                                mont Veneris  (montagne de "Vénus" ), har-
         Romains  ne  pouvaient  battre.  Viriato  parta-
                                                                cèle les garnisons romaines en Hispanie
         geait  toujours  le  butin  équitablement,  distri-
                                                                centrale et s'empara de Segóbriga. Viriato
         buant  même  sa  propre  part  à  ses  guerriers       déploya les étendards romains sur les flancs
         les plus courageux afin de conserver leur al-          des collines afin de dissuader d ’ autres ten-

         liance  et  leur  fidélité.  Dans  un  récit  de  son   tatives romaines. Le commandant de l'armée

         mariage, Viriato n'était pas impressionné par          romaine, Claudius Unimanus, laissa un récit

         l'or  et  l'argent  de  son  beau-père  romanisé,      de la férocité des combats : « Dans un col

         d ’ après la légende pour démontrer son dé-            étroit, 300 Lusitaniens affrontèrent 1 000 Ro-
         tachement  des  coutumes  romaines,  Viriato           mains ; 70 des premiers et 320 des seconds

         demeure appuyé sur sa lance et mange peu,              moururent dans l'action. Lorsque les Lusita-
                                                                niens victorieux se retirèrent et se dispersè-
         refusant  l ’ opulence  de  Rome,  offrant  des
                                                                rent avec confiance, l'un d'entre eux, à pied,
         sacrifices à la manière des traditions Lusita-
                                                                se retrouva séparé et entouré par un déta-
         niennes,  puis  installant  son  épouse  sur  son
                                                                chement de cavalerie qui le poursuivait. Le
         cheval, il s'éloigna dans les collines.
                                                                guerrier solitaire perça de sa lance le cheval
                                                                d'un des cavaliers, et d'un coup d'épée cou-
                          L ’ enfer ibérique

          En 146 av. J.-C., Viriato fait une nouvelle in-       pa la tête du Romain, produisant une telle
                                                                terreur parmi les autres qu'ils se retirèrent
         cursion dans les terres fertiles des Carptans.
                                                                prudemment sous son regard arrogant et
          Se repliant devant des forces romaines plus

          importantes, il fait volte-face pour frapper la       méprisant ».
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