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L ’ ANTIQUITE
m'abstiendrai de tout mal et de toute injustice.
Je ne remettrai à personne du poison, si on
m'en demande, ni ne prendrai l'initiative d'une
pareille suggestion ; semblablement, je ne re-
mettrai à aucune femme un pessaire abortif.
Je passerai ma vie et j'exercerai mon art dans
l'innocence et la pureté.
Je ne pratiquerai pas l'opération de la taille, je
la laisserai aux gens qui s'en occupent. Dans En 1839, paraît à Paris, chez l'éditeur Jean-
quelque maison que j'entre, j'y entrerai pour Baptiste Baillière, le premier tome des Œu-
l'utilité des malades, me préservant de tout vres complètes d'Hippocrate édition critique
méfait volontaire et corrupteur, et surtout de la en français, avec le texte grec en regard,
séduction des femmes et des garçons, libres traduction d'Émile Littré. Ce dernier a placé
ou esclaves. dans ce premier tome, les textes éthiques,
Quoi que je voie ou entende dans la société et en premier de ces textes, celui intitulé Le
pendant, ou même hors de l'exercice de ma Serment. Il s'agit d'un texte très court, sans
profession, je tairai ce qui n'a jamais besoin présentation, ni commentaire, tel qu'on peut
d'être divulgué, regardant la discrétion comme le lire ci-dessus. On peut comparer la ver-
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sion
un devoir en pareil cas. ittré avec une version plus moder-
d
Si je remplis ce serment sans l'enfreindre, qu'il ne, qui serait plus proche du grec ancien,
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me soit donné de jouir heureusement de la vie celle de Jacques Jouanna . Toutefois, la
et de ma profession, honoré à jamais des version de Littré reste une référence, par sa
hommes ; si je le viole et que je me parjure, fidélité à l'original, et sa qualité littéraire
puissé-je avoir un sort contraire ! » ( langue française du xix siècle ).
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