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L ’ ANTIQUITE
Les légionnaires se frayent ensuite un passa- branches d'olivier, signe de paix. Ils réitè-
ge à travers les familles en panique. Les Ro- rent leur demande de terres plus fertiles où
mains saisirent les Lusitaniens en âge de se pouvoir s'installer. Vetilius accepte les de-
battre et les tuent sur place privant ainsi d ’ mandes des Lusitaniens mais exige en re-
homme capable de se venger et de ses soule- tour la remise de leurs armes. Viriato, dans
ver. Une vie d'esclavage attendait les autres. un esprit combattif, refuse d ’ entreprendre
Les deux autres groupes furent traités de la des négociations de paix, tout en rappelant
même manière. Seuls quelques-uns réussirent aux tribus la trahisonde Galba. Ses paroles
à échapper au massacre perpétré par les Ro- réveillèrent leurs cœurs et leurs esprits, si
mains. Galba décide de conserver presque la bien qu'ils demandèrent à Viriato de prendre
totalité du butin et d ’ e n distribuer qu'une peti- le commandement de toute leur armée.
te partie à ses soldats. De retour à Rome, le Dans une stratégie inspirée d ’ Hannibal, le
Sénat fut scandalisé par le comportement dé- chef lusitanien rassemble la cavalerie, point
daigneux de Galba mais ne put le réprimander faible du dispositif armé romain, Viriato la
en raison de sa grande richesse. Parmi les dirige dans des feintes contre les lignes ro-
survivants du massacre se trouvait Viriato qui maines. Les escarmouches désorientent les
jure de se venger de Rome. Viriato devint un commandants romains et permit à l'infante-
jeune chef et, en 147 av. J.-C., il rejoint une rie lusitanienne de fuir le champ de bataille.
armée lusitanienne qui faisait des raids dans Vetilius les poursuit mais les légionnaires
la Turdétanie pacifiée par les Romains. Le lé- lourdement armés ne purent rattraper les
gat Gaius Vetilius décide de réagir vigoureu- Lusitaniens légèrement armés et donc plus
sement et piège les Lusitaniens contre une rapides dans leurs mouvements. Viriato res-
rivière. Découragés, les Lusitaniens envoyè- ta hors de portée, attirant les Romains dans
rent à Vetilius des émissaires avec des la vallée de la rivière Barbesula jusqu'à ce
que la colonne romaine soit étirée dans long
et étroit col, avec une pente couverte de
fourrés et une falaise de l'autre, tactique
sans doute inspirée de celle d ’ Hannibal
durant la bataille du lac Trasimène. A partir
de cette position, Viriato tend son piège, en
faisant tourner sa cavalerie et en attaquant
de front tandis que les tribus cachées dans
les fourrés descendaient la pente.
