Page 221 - Desastre Toxicomanie
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Le désastre des toxicomanies en France                  la MILDT devenue MILDECA



                       avoir passé d’agrégation,  ni obtenu l’habilitation  à diriger
                       des recherches) dans une chaire d’addictologie créée à son
                       intention, au Conservatoire National des Arts et Métiers ;
                      - un magistrat,  Étienne Apaire  (nommé  en  2007), et  qui  fut
                       ensuite inspecteur général adjoint des services judiciaires ;
                      - une professeure d’histoire, inspectrice générale des affaires
                       sociales à l’IGAS, Danièle Jourdain-Menninger (nommée en
                       2012), qui vient de faire valoir ses droits à la retraite.


                      Cette MILDT a des conseillers, comme en ont ses ministères de
                   tutelle. Leurs fonctions peuvent être éphémères, mais leurs écrits
                   restent. Ces conseillers ne sauraient être oubliés dans l’analyse
                   des responsabilités  ; certains ne sauraient être absouts d’avoir
                   œuvré en vue de la légalisation du cannabis. Sachant peu, ou ne
                   sachant pas, ils auraient dû requérir les études épidémiologiques,
                   toxicologiques,  neurobiologiques  qui  manquaient  à  leur  juste
                   appréciation, et ne pas s’avancer en l’absence d’éléments avérés.
                      Ainsi le  professeur Roger Henrion (éminent  gynécologue-
                   obstétricien, que sa carrière ne préparait pas à une appréciation
                   éclairée  sur le  cannabis), dans  un rapport  destiné  à  madame
                   Simone Veil, ministre de la Santé déclarait « Aucun décès dû à une
                   consommation excessive de cette drogue (...) n’a été signalé » ;
                   « Il n’existe pas de dépendance physique (...) »; « S’il existe une
                   dépendance psychique, plus ou moins marquée selon les individus,
                   elle reste toujours modérée (...) » ; « Cette dépendance ne semble
                   pas plus grave que celle provoquée par le tabac ou l’alcool (...). Elle
                   serait moindre que celle provoquée par la consommation abusive
                   de benzodiazépines ou de psychostimulants souvent prescrits par
                   les médecins » ; « Contrairement à ce qui est souvent avancé, le
                   cannabis ne constitue pas obligatoirement le premier échelon d’un
                   passage aux drogues dures ».
                      Citons surtout le professeur Bernard Roques (éminent
                   professeur de chimie organique) qui, très à distance de son domaine
                   de connaissance et d’expertise, a commis un rapport (publié en
                   mai 1998) à l’intention  de monsieur Bernard Kouchner, alors
                   ministre de la Santé (signataire, rappelons-le, de « l’appel du 18
                   joint » dans le journal « Libération »). Dans son rapport, bien sûr


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