Page 219 - Desastre Toxicomanie
P. 219

Le désastre des toxicomanies en France



                                         Chapitre XII

                    La Mission interministérielle de lutte contre
                               la drogue et la toxicomanie

                    La MILDT, devenue MILDECA (avril 2014)


                      Quand une  entreprise  échoue,  il  est  logique  d’en  rendre
                   responsables celles et ceux qui sont ou étaient « aux manettes » et
                   qui ont accompagné cet échec.
                      En France, au sommet de l’État, depuis plusieurs décennies,
                   la clé de voûte de la lutte contre les drogues et les toxicomanies
                   était la MILDT. Cette mission interministérielle de lutte contre
                   les drogues et toxicomanies,  comme désormais son successeur
                   la  MILDECA  (mission  interministérielle  de  lutte  contre  les
                   drogues et  les conduites  addictives),  est  placée  sous l’autorité
                   du Premier ministre. Son directeur ou sa directrice est nommé(e)
                   en conseil des ministres. L’action de cette ex-MILDT désormais
                   MILDECA porte,  à chaque  époque, la  marque  de l’idéologie
                   dominante  de chaque  gouvernement.  Alors que son directeur/
                   sa directrice change au gré de ces gouvernements, par contre les
                   fonctionnaires  et conseillers (souvent occultes)  qui l’assistent,
                   survivent largement à ces changements de direction. Le poids de
                   ces conseillers est important car leur directeur/directrice, a le plus
                   souvent peu de familiarités avec la mission qui lui est confiée.
                   Cette  faible  connaissance affecte  aussi, au-dessus d’eux,  leur
                   ministre de tutelle qui, souvent, n’a pas le temps de se familiariser
                   avec le sujet, eu égard à la brièveté  de l’occupation  de sa
                   fonction ministérielle. Ministres et directeurs sont statutairement
                   responsables,  mais  l’absolution  procède  désormais  du concept
                   nouveau de « responsable mais pas coupable ». Les conseillers et
                   adjoints, qui ont durablement assisté les directions successives, sont
                   la mémoire, l’empreinte digitale, de ce désastre des toxicomanies
                   en France. Au sortir même  de sa fonction, nous pouvons tirer
                   quelques appréciations de la présidence exercée depuis 2012 par
                   madame Danièle Jourdain-Menninger (professeure d’histoire de
                   l’enseignement  secondaire, ENArque, inspectrice  générale  des
                   affaires sociales à l’IGAS) dont le Journal « Libération » résumait


                                                 219
   214   215   216   217   218   219   220   221   222   223   224