Page 215 - Desastre Toxicomanie
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Le désastre des toxicomanies en France À qui profite la drogue ?
200 kilos de résine et gagnent de l’ordre de 400.000 euros (nets
de charges et d’impôts). Ils traitent à leur tour avec de premiers
intermédiaires, 10 fois plus nombreux (environ 10.000), dont
chacun écoulerait environ 20 kg de résine par an et gagnerait
annuellement environ 50.000 € (salaire annuel net du niveau d’un
professeur d’université de classe exceptionnelle en fin de carrière,
sur lequel ce professeur sera imposé). Ces premiers intermédiaires
traitent avec des seconds intermédiaires/détaillants/dealers, dix
fois plus nombreux que les précédents (ils sont environ 200.000),
au contact des consommateurs. Chacun d’eux écoule de l’ordre de
2 kg de résine et gagne de 5.000 à 10.000 € par an. Tout au bas de
cette pyramide il y a les guetteurs, les rabatteurs qui, « les bons
jours », arrivent à gagner une centaine d’euros.
L’autoculture du chanvre indien a littéralement explosé avec
l’avènement des « grow shops ». Ces magasins se sont multipliés
dans le pays, sans susciter de réactions des pouvoirs publics (au
nom de « la liberté du commerce »). Ces boutiques vendent tout le
matériel ad hoc pour cultiver des graines de cannabis commandées
sur le NET et livrées à domicile par la Poste. Cette autoculture
produirait 30 tonnes de cannabis par an, correspondant à la
consommation de 10 % environ des cannabinophiles.
Pour épauler cette promotion, le journal « Le Monde » (11-12
mai 2014, au cœur de cette période de chômage et de cet hiver
économique) avait titré en première page : « Cannabis : les cultures
en appartement font exploser le marché français » :
- la multiplication des producteurs individuels d’herbe transforme
le marché longtemps dominé par la résine marocaine ;
- une pièce de 10 m génère un revenu de 50.000 € par an.
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Ce même numéro du journal indiquait que se déroulait le
lendemain « une marche mondiale » pour la légalisation du
cannabis (rappel à ceux qui l’auraient oublié, ou annonce à
d’autres afin qu’ils s’y rendent). Il en est pour déplorer qu’en
France, le débat demeure interdit pour cette légalisation du
cannabis. Ce débat est pourtant récurrent, de leur fait d’ailleurs ;
avec la réitération de nombreuses incitations en faveur de cette
drogue, qui s’adressent à une jeunesse troublée/déstabilisée. Dans
l’esprit de ces « journalistes » « débat » signifie obtention de ce
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