Page 214 - Desastre Toxicomanie
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Le désastre des toxicomanies en France                                                                                               À qui profite la drogue ?



                 l’élimination rapide de la nicotine qui corrige, à un certain degré,
                 la sédation induite par le cannabis.
                   L’importance  des prises opérées par les douanes et par la
                 police  donne une  idée  de  l’importance  des masses de  «  shit »
                 en circulation. Ces saisies, d’une  trentaine  de tonnes en 2011,
                 seraient la partie émergée des 200 tonnes de résine, environ, qui
                 circuleraient chaque année en France.
                   En novembre 2015, après une saisie de sept tonnes de cannabis,
                 le  président  de  la  République  s’est rendu  sur les  lieux de  leur
                 découverte, pour déclarer « qu’un coup fatal venait d’être porté au
                 trafic de cannabis ». Rien ne nous incitait à partager son optimisme
                 (d’une tonalité toute politicienne). Cette prise ne constituait en
                 effet que 10 % environ des prises annuelles, aucune arrestation
                 n’avait été effectuée car cette saisie n’était pas la conséquence
                 d’une traque minutieuse ; elle résultait de l’appel à la police d’un
                 riverain qui s’étonnait  de l’animation  qui régnait à l’entour de
                 trois  camionnettes  en  stationnement…  Cette  annonce  survenait
                 simultanément à un décret du Premier ministre qui transformait
                 en contravention le délit de détention et/ou d’usage du cannabis.
                 Ainsi, une déclaration  fumeuse servait d’écran de fumée à un
                 assouplissement de l’interdiction de fumer du cannabis.
                   Le cannabis, acheté  environ 500 € le kilo aux producteurs
                 marocains, est vendu 5 000 € le kilo aux consommateurs parisiens
                 (environ 5 € le gramme). Ce bénéfice d’un facteur 10 correspond
                 donc à une valeur ajoutée considérable,  à faire rêver tout
                 commerçant, alors qu’il est, lui, assujetti à l’impôt.
                   Le cannabis représenterait en France, un marché d’un milliard
                 d’euros. Il mobilise (on ose à peine dire emploie) plus de 200.000
                 individus qui se répartiraient comme suit :
                   au sommet  de la pyramide  trônent  quelques dizaines  de
                 grossistes.  Dans une affaire datant de quelques années, une
                 famille, à la Courneuve (région parisienne), faisant commerce du
                 cannabis, avait un chiffre d’affaire de 15.000 euros par jour. Dans
                 une affaire marseillaise récente, on relatait des chiffres trois fois
                 plus élevés.
                   Ces  «  gros bonnets  »  traitent  avec  des  semi-grossistes,  au
                 nombre d’un millier, qui écoulent en moyenne chaque année


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