Page 209 - Desastre Toxicomanie
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Le désastre des toxicomanies en France Les médicaments détournés de leur usage
Ont été également écartés du marché des morphiniques utilisés
comme antidiarrhéiques, comme l’élixir parégorique, ou le
diphénoxylate (in Diarsed )… ;
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Eliminé aussi un antibiotique à action urinaire, de la famille des
quinolones – l’Urotrate . Cet amphétaminique, stimulant l’activité
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locomotrice des rongeurs, faisait dire au professeur Pierre Simon
« quand l’urotrate les rats trottent »…
L’héroïne, qui fut inscrite à la pharmacopée, en a été retirée
après qu’il fut constaté qu’elle ne bénéficiait pas à l’analgésie
morphinique, mais qu’elle était détournée pour des injections i.v.
(cf. supra).
Le chanvre indien fut, lui aussi, inscrit à la pharmacopée, avant
d’en être retiré il y a une cinquantaine d’années, à défaut d’avoir
démontré un intérêt thérapeutique manifeste et pour avoir révélé
son potentiel addictif. La suite a largement démontré, à partir de
sa diffusion toxicomaniaque, que ses potentialités thérapeutiques
étaient très modestes et que ses effets latéraux étaient multiples,
dont certains sont délétères voire même très délétères (cf. supra).
Cette liste de médicaments est loin d’être exhaustive. Ces
nombreux détournements d’usage confirment que le « trait
toxicophile » qui sommeille en beaucoup d’entre nous, incite ceux
chez qui il est fortement inscrit, à être à l’affut des substances
qui développent des effets appétitifs et, les ayant trouvées, à les
consommer d’une façon abusive.
S’agissant de médicaments, le principe du « primum non
nocere » (d’abord ne pas nuire) doit s’exercer avec une exception-
nelle vigilance. Les épreuves prédictives d’un effet appétitif
chez l’animal sont nombreuses, elles doivent, pour tout nouveau
candidat médicament, être pratiquées soigneusement avant sa mise
sur le marché. Cette prudence évitera au laboratoire qui l’aura
développé de graves déconvenues. Si cette pharmacodépendance
devenait avérée, ce laboratoire serait contraint de le retirer du
marché, ce qui n’en donnerait pas une bonne image. Cette prudence
évitera aussi le recrutement de sujets pharmacodépendants durant
la période précédant ce retrait. Ces patients devenus dépendants,
privés alors de la molécule inductrice, seront tentés de s’adresser
à d’autres agents toxicomanogènes.
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