Page 212 - Desastre Toxicomanie
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Le désastre des toxicomanies en France À qui profite la drogue ?
Ils se défendent auprès de ceux qui protestent de ces dispositions
criminelles, soulignant que cette « liberté qu’ils octroient aux uns
n’enlève rien aux autres ». Cet argument, maintes fois utilisé,
contribue à la dénaturation de l’essence même de notre société
déjà bien malade.
Évidemment les drogues profitent à tous les acteurs du monde
émergé des drogues licites. Cinq cent mille français tirent leurs
ressources, à des titres (degrés pourrait-on dire) divers, des produits
alcooliques. Les drogues profitent aussi à tout le monde souterrain
des drogues illicites. Pour le seul cannabis, en France, on estime
à 200.000 le nombre de ses dealers. Les drogues suscitent des
guerres (guerre de l’opium), ou les financent (en Afghanistan,
au Moyen-Orient, en Afrique). La cocaïne a fait au Mexique
des dizaines de milliers de morts. Ces éléments devraient être
développés auprès de nos jeunes, qui ont (encore) cette honnêteté,
cette pureté, ce fond moral qui les fait, en majorité, exécrer les
truands, les profiteurs, les belliqueux, les pourris, les salopards,
les « tout pour ma gueule », avant que « l’esprit voyou », valorisé
par certains médias ou enseigné dans certains cursus d’écoles de
commerce, ne vienne fissurer leur armure éthique fragile. Il faut
répéter à ces jeunes que l’argent qu’ils consacrent à la drogue, et
qui peut les détruire, alimente des mafias, conforte des tyrans, fait
la fortune d’assassins, de politiciens dévoyés…
Il n’est pas dans notre expertise de détailler les aspects
économiques de chaque drogue, d’autant que les aspects
souterrains l’emportent sur l’officiel. Détailler produit par produit
serait fastidieux ; « la lettre tue et l’esprit vivifie » ; limitons-nous
à quelques généralités.
À l’origine, il y a le producteur. Pour les substances d’origine
végétale, ce sont les vignerons pour le vin et d’autres alcools ;
des cultivateurs de céréales (pour le malt) et de houblon, pour la
bière ; des cultivateurs de pavots pour l’opium et sa morphine ;
des cultivateurs de tabac ; des cultivateurs de cocaïers ; des
cultivateurs/récolteurs de feuilles de khat ; des cultivateurs de
cannes à sucre ; de betteraves ; de céréales ; de pommes de terre ;
de pommes ; d’autres fruits, pour fabriquer de l’alcool ; des
cultivateurs de chanvre indien... Ces producteurs sont, dans la
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