Page 207 - Desastre Toxicomanie
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Le désastre des toxicomanies en France         Les médicaments détournés de leur usage



                      Le  fentanyl, puissant  analgésique,  dérivé  des anilinopipéri-
                   dines, stimule les récepteurs opioïdes de type mu. Il agit à de si
                   faibles doses qu’on peut l’administrer par voie transcutanée, i.e.
                   par patches (Durogesic ), par comprimés gengivaux, (Effentora ,
                                                                                ®
                                         ®
                   Actiq ...), ou par application  sur les muqueuses de la cavité
                        ®
                   buccale. La puissance de cet opioïde est telle que des surdoses
                   surviennent facilement.
                      La tianeptine (Stablon ) est un antidépresseur, ayant un effet
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                   agoniste des récepteurs opioïdes de type mu.
                      La buprénorphine (cf. supra), à faible dose (Temgésic ) et
                                                                             ®
                   plus encore à haute dose (Subutex  et génériques) est détournée de
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                   sa voie sublinguale pour pratiquer des injections intraveineuses.
                      L’association    tétrahydrocannabinol      +    cannabidiol
                   (Sativex ) pourrait être commercialisé en France, si le prix proposé
                           ®
                   par le laboratoire Almirall diminuait considérablement, pour être
                   en relation avec le service médical rendu, jugé insignifiant. Cette
                   association  ne  devrait  pas manquer  de  connaître  les dérapages
                   toxicomaniaques que laisse attendre son THC.
                      Le Gamma-hydroxy-butyrate (ɣOH), Oxybat , Xyrem , est
                                                                    ®
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                   proposé dans le syndrome de Gélineau ; dans cette indication son
                   administration est pratiquée au cours de la nuit. Il est connu par
                   ailleurs comme agent de soumission chimique, étant utilisé pour
                   voler et/ou violer des personnes qui, sous son action, deviennent
                   inconscientes.  Il est mal nommé « drogue du violeur » car en
                   l’occurence il n’est pas consommé pour satisfaire une addiction.
                      Le clonazépam (Rivotril ) est une benzodiazépine très
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                   puissante,  utilisée  dans  l’épilepsie,  détournée  à  des  fins
                   toxicomanogènes.
                      Le propofol (Diprivan ) utilisé en anesthésiologie, est parfois
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                   détourné par quelques anesthésistes. Cette profession, par un accès
                   facile à diverses drogues et peut être aussi en raison d’une activité
                   stressante et de rythmes nycthéméraux  perturbés, compte  une
                   proportion de sujets toxicomanes plus élevée que dans d’autres
                   spécialités médicales.
                      Les barbituriques hypnotiques ont  été  retirés  du marché
                   en raison des nombreux décès  dont ils étaient  responsables
                   après auto-injections  intraveineuses.  Le phénobarbital,  utilisé


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