Page 220 - Desastre Toxicomanie
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Le désastre des toxicomanies en France                                                                                          la MILDT devenue MILDECA



                 la fonction comme « fonctionnaire socialiste ». L’aspect le plus
                 visible, mais dérisoire, de son passage dans cet organisme réside
                 dans son changement d’intitulé (MILDT → MILDECA), qui dilue
                 l’addiction aux drogues dans celles d’autres origines (« qui trop
                 embrasse mal étreint » ; il ne suffit pas d’accroître la taille de
                 l’aquarium pour noyer le poisson). On se réjouissait au début d’un
                 affichage de bonnes intentions, de plans, de programmes, demeurés
                 lettre morte. On a pu déplorer certaines de ses déclarations, avec
                 son appui à l’instauration des salles de shoot et son intérêt affiché
                 pour la promotion d’une buprénorphine injectable.
                   Une constante émane de toutes les directions qui l’ont
                 précédée, un stéréotype qui consiste à rassurer le citoyen-électeur-
                 contribuable,  sur  le bon usage fait de ses deniers et l’attention
                 portée par la puissance publique aux risques que font encourir les
                 toxicomanies, parallèlement à un glissement régulier (évitant les
                 accès brutaux) vers la dépénalisation des drogues, préalable à leur
                 légalisation. Cela en s’abstenant de répondre et moins encore de
                 s’opposer aux impatients qui donnent de la voix pour l’obtenir.
                 Anticipant que toutes les drogues finiront par être légalisées, ces
                 directions s’appliquent à ce qu’on ne puisse leur reprocher d’avoir
                 failli. On n’en parlera plus (c’est le service après-vente minimal
                 appliqué à toutes les grosses sottises commises par le législateur).
                 On graciera les contrevenants ; on effacera des casiers judiciaires
                 les peines se rapportant aux délits ; on ne demandera pas de compte
                 à ceux qui ont laissé filer les toxicomanies. Des avocats qui n’ont
                 pas eu gain de cause dans des affaires de trafic, où ils défendaient
                 de riches malfrats ou de non moins riches consommateurs, sont
                 déjà à la manœuvre pour obtenir l’amnistie  de leurs clients
                 fortunés. Ils sont redoutables par leur talent oratoire, leur sens de
                 la communication, leur dialectique, leur art consommé de mettre
                 en exergue des broutilles pour occulter l’essentiel.
                   La MILDT a vu se succéder :
                   - une magistrate (nommée en 1998) Nicole Maestracci ; qui fut
                     ensuite nommée au Conseil constitutionnel (les promotions
                     ne sont pas forcément liées aux résultats obtenus) ;
                   - un médecin dermatologue, Didier Jayle (nommé en 2002),
                     qui fut ensuite nommé dans un poste de « professeur » (sans


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