Page 222 - Desastre Toxicomanie
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Le désastre des toxicomanies en France                                                                                          la MILDT devenue MILDECA



                 très médiatisé, Bernard Roques déclarait que : « Le cannabis ne
                 possède aucune neurotoxicité (...). De ce point de vue, le cannabis
                 se différencie complètement de l’alcool, de la cocaïne, de l’ecstasy
                 et des psychostimulants, ainsi que de certains médicaments
                 utilisés à des fins toxicomaniaques » ; « La toxicité du cannabis
                 "fumé"  vis-à-vis des  systèmes  respiratoire et  cardiovasculaire
                 ne doit pas être négligée bien qu’elle reste sans doute faible par
                 rapport à celle du tabac pour des raisons simples de quantités
                 consommées, au moins chez les usagers occasionnels, c’est-
                 à-dire 90 % de la population [des consommateurs] » ; « Moins
                 de 10 % de consommateurs excessifs deviennent dépendants au
                 cannabis, ce qui n’est pas négligeable mais très inférieur au risque
                 induit par les consommations excessives d’alcool ou de tabac ».
                 La publication de ce rapport avait été précipitée en raison d’une
                 interférence toute politicienne. Il s’agissait, dans une période de
                 cohabitation, de prendre de vitesse une déclaration du président de
                 la République (monsieur Jacques Chirac).
                   Ces rapports faisaient  l’impasse  sur les troubles de la
                 mémoire, de la cognition, sur l’anxiété, la dépression, les troubles
                 psychotiques, l’accidentalité  routière et professionnelle, une
                 grande part de la toxicité somatique, les conséquences sur la
                 grossesse et l’enfant à naître…


                   La MILDT de l’époque, présidée par Nicole Maestracci, pro
                 légalisatrice  du  cannabis,  s’était  entourée,  sur ce  sujet,  d’une
                 garde  rapprochée  de  quelques  scientifiques  non  médecins.  Elle
                 contribuait au financement de leurs laboratoires. En contrepartie,
                 ils accouraient devant les médias dès qu’elle leur demandait de
                 répéter quelques antiennes bien senties (nauséabondes) et des
                 propos euphémisants au service de la banalisation du cannabis.
                   Il y a aussi ceux qui voulaient accéder au poste de conseiller.
                 Leur discours, à géométrie variable, s’adaptait à celui des gens
                 « aux affaires ».
                   On a vu le professeur Michel Raynaud, aux propos plutôt sages
                 sous la direction d’Étienne Apaire, se faire plus véhément avec
                 le changement de majorité  politique,  comme pour capter son
                 attention. Mais la MILDT 2012 (madame Jourdain-Menninger)


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