Page 307 - Desastre Toxicomanie
P. 307

Le désastre des toxicomanies en France           Regard sur un quart de siècle en arrière



                      « La morphinomanie a disparu de France après 1948. Les
                   principaux fournisseurs étaient, paradoxalement, des médecins.
                   Ces tristes confrères représentaient la principale source de la
                   drogue. Médecins de peu de réussite, ils étaient naturellement en
                   partie motivés par l’appât du gain, mais aussi par une idéologie
                   laxiste qui a fait aujourd’hui tant de progrès : pourquoi ne pas
                   délivrer la drogue à des sujets qui se disent si malheureux dans ce
                   bas monde de souffrances ? ».
                      « En dépit de l’inquiétante percée de la cocaïne, l’héroïne
                   continue de mériter le titre d’ennemi numéro un ».
                      À propos de la cocaïne : « De l’usage collectif (chez les
                   indiens), rituel et réglé, on est passé en quelques siècles au plaisir
                   solitaire, impérieux et inexplicable, qui asservit en laissant croire
                   qu’il libère ».
                      «  On  a  complètement oublié  aujourd’hui  qu’une  première
                   bataille contre les stupéfiants envahissant notre pays a bel et bien été
                   gagnée. Cette première et complète victoire a été remportée dans
                   les années qui ont suivi la dernière guerre, grâce à la détermination
                   d’un petit nombre d’hommes, médecins et magistrats. »… « Sous
                   l’influence d’un petit nombre de médecins, d’administrateurs et de
                   magistrats, une loi énergique fut votée le 24 décembre 1953. Elle
                   n’a jamais été abrogée mais, aujourd’hui elle ferait hurler les bons
                   apôtres de la drogue et des drogués, car elle n’instituait pas moins
                   que le traitement d’autorité des drogués délinquants sur simple
                   décision du juge d’instruction après expertise médicale. Les
                   contrevenants devaient être placés dans un établissement spécial,
                   sous la responsabilité d’un médecin, sans l’autorisation expresse
                   duquel ils ne pouvaient sortir… ».
                      « De  fait, l’entrée en vigueur  de  la  loi de 1953,  ou plutôt
                   l’inutilité de son application, devait faire ressortir ce fait capital ;
                   il n’y avait plus de toxicomanes dans notre pays… » ;
                      « Pour résumer la situation au moment où ces lignes sont
                   écrites, on dira que plus le danger s’accroît et que frappe le fléau,
                   plus  les  défenses  s’affaiblissent  et  la  volonté  défaille.  Plus  les
                   crédits augmentent et moins les actions nécessaires s’exercent. La
                   puissance publique et l’opinion sont véritablement anesthésiées ».


                                                 307
   302   303   304   305   306   307   308   309   310   311   312