Page 312 - Desastre Toxicomanie
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Le désastre des toxicomanies en France Comment ralentir la chute
Illustrant cette assertion, on trouvera en annexe la lettre que
j’ai adressée à l’hebdomadaire « Paris Match », après qu’il ait fait,
sur quatre de ses pages (grand format), l’apologie du cannabis en
tant que médicament. Quinze jours après l’envoi de cette lettre
au rédacteur en chef (avec copie à la responsable de la chronique
médicale de ce journal), n’ayant pas eu de réponse, j’en ai fait, de
facto, une « lettre ouverte », qui a été diffusée par les réseaux mails
d’associations engagées dans la prévention des toxicomanies.
Nous interpellons fréquemment certains médias, sur la façon
dont ils sélectionnent les messages qu’ils émettent ; sur leurs
caractères partiels et délibérément partiaux. La liberté de la presse
ça se mérite et, trop souvent, ceux qui s’en gargarisent ne la méritent
pas. Quand nous essayons de redresser les torts dont ils se rendent
coupables, le « droit de réponse » ne nous est même pas refusé, il
faudrait le courage d’en exprimer les raisons. Nos protestations ne
font même pas l’objet d’un accusé de réception ; elles demeurent
« lettre morte ». Ce silence paraît l’expression supérieure de leur
mépris. Mais les toxicomanies qui nous mobilisent sont trop
importantes et graves pour que nous en restions là. Alors, dans notre
détermination à informer, car Nous, nous Informons ! Contraints
de le faire sans les médias, nous les contournons, grâce au NET : par
nos mails ; par notre blog « drogaddiction.com » ; par la diffusion
de notre Lettre du CNPERT ; mais aussi par nos conférences quasi
hebdomadaires depuis 15 ans, par nos livres. Ainsi, des réseaux
d’internautes se constituent. Chaque membre qui reçoit une
information, tue par les médias, l’envoie à dix personnes de son
carnet d’adresses mails ; chaque récipiendaire l’envoie à 10 autres ;
qui chacun etc. C’est une diffusion du type : 1-→ 10 -→ 100
-→ 1000 -→ 10.000 -→ 100.000 -→ (arrêtons là, ne rêvons pas
trop). À partir de ce dernier chiffre nous approchons le tirage des
grandes publications. Chacun de nous doit réaliser le pouvoir dont
il dispose pour contourner la dictature des médias, de leur doxa,
et des manipulations opérées par leurs journalistes. Ces derniers
devraient prendre conscience que par leur silence (méprisant),
leurs biais, leurs choix, leurs omissions, leurs détournements
de l’information, leurs occultations, leurs postures, ils scient la
branche sur laquelle ils trônent impunément depuis si longtemps.
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