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MÉDICAMENT



                 désormais d'en commettre) associant deux constituants du
                 cannabis : le THC* et le cannabidiol (CBD)*. La compétence de la
                 commission ministérielle ad hoc, interrogée, (alors qu'elle était très
                 récemment nommée et ne rassemblait pas de « grandes pointures »
                 de la pharmacologie ni de la thérapeutique), a très rapidement
                 acquiescé à cette A.M.M.
                 Dans l'indication prévue (les spasmes musculaires douloureux qui
                 peuvent survenir au cours de la sclérose en plaques), des médias
                 impatients soulignaient l'urgence de mettre à la disposition des
                 patients victimes de ces troubles, ce médicament indispensable à
                 leur confort. Cependant, alors que cinq années se sont écoulées, le
                 médicament (Sativex ®) n'est toujours pas commercialisé. Ceci est
                 dû à son prix (le laboratoire Espagnol, Almiral en requérait 600
                 euros) et à son très bas taux de remboursement (15 %). Une autre
                 commission ad hoc du ministère de la santé a en effet jugé que le
                 service médical rendu par ce médicament est insignifiant. Seule
                 la première partie de cette histoire a été très largement portée à la
                 connaissance du grand public, avec en prime, les coups de trompettes
                 de quelques addictologues, s'aventurant complètement en dehors
                 de leur domaine d'expertise. L'un d'eux (A.B.) fraîchement nommé
                 professeur d'addictologie, a même déclaré dans un grand journal
                 national « qu'il fallait laisser sa chance au cannabis en thérapeuti-
                 que » ; il ignorait apparemment qu'en thérapeutique, ce n'est pas à un
                 traitement qu'il convient de donner sa chance, mais aux patients…
                 La dernière partie de l'histoire n'a bénéficié d'aucune information ;
                 de telle sorte que le fabliau du cannabis-médicament a pu continuer
                 de progresser dans l'opinion.
                 Ce qui qualifie fondamentalement un médicament est son rapport
                 bénéfices/risques. Quel(s) bénéfice(s) pourra retirer le patient de
                 l'usage du médicament qui lui est prescrit et quels risques encourra-
                 t-il à l'utiliser. Le rapport bénéfices/risques, pour le cannabis et son
                 THC, est très mauvais. Les bénéfices mal ciblés, sont pour chaque
                 effet individualisé, d'une intensité modeste, qui est inférieure


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