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DICTIONNAIRE CRITIQUE DU CANNABIS
ou au mieux égale aux médicaments avérés, de référence, utilisés
dans ces indications. Ses méfaits sont également considérables et
certains d'entre eux d'une gravité certaine (cf. Méfaits psychiques
du cannabis*).
On demande désormais à un médicament d'influencer
essentiellement une fonction, d'exercer une action spécifique, sans
agir dans tous les domaines. C'en est fini des thériaques et autres
panacées (« universelles » dans la chanson du sirop Typhon). On
tolère, voire apprécie, quelques effets latéraux (s'ils ne sont pas
adverses) qui pourront même devenir indication principale (par
exemple l'effet anti-agrégant plaquettaire de l'aspirine à faible dose
qui désormais l'emporte largement sur ses effets analgésiques, tandis
que sont totalement délaissés ses effets anti-inflammatoires).
Dans l'indication retenue par l'A.M.M. du Sativex ®, chez des patients
victimes de sclérose en plaque*, nous verrons les objections précises
que l'on peut opposer à cette indication.
Méfaits psychiatriques
Les méfaits du cannabis, dans le domaine de la psychiatrie, sont
nombreux et souvent graves. Alors que son THC développe, en
administration aiguë, des effets souvent anxiolytiques, au long
cours, il aboutit à une intensification de l'anxiété qui préexistait à
sa consommation. Il en va de même sur l'humeur. Le sujet morose
perçoit un mieux manifeste lors des premiers usages. Il en use et
bientôt en abuse, mais ces effets perçus comme antidépresseurs
disparaissent et font place à une véritable dépression, qui peut
comporter en embuscade un risque suicidaire. Pire encore, le
cannabis, par son THC, a des relations manifestes avec la schi-
zophrénie (folie au sens commun de ce terme) ; il peut instaurer
de toute pièce la schizophrénie, ou décompenser une schizophrénie
latente ; ou encore aggraver la maladie déclarée, la rendant insen-
sible aux traitements antipsychotiques. Le cannabis/THC incite à
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