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DICTIONNAIRE CRITIQUE DU CANNABIS



               puisque celui qui s'y adonne s'expose à des poursuites judiciaires
               théoriquement sévères. La consommation s'effectue alors souvent
               isolément, en dehors de la « convivialité » d'un groupe. Compte
               tenu de la persistance du THC* dans l'organisme, cet usage régulier
               maintient sa présence permanente dans l'organisme et, partant,
               une stimulation permanente des récepteurs CB1* cérébraux. C'est
               l'expression d'une dépendance*. Elle est à comparer au fumeur qui
               consomme une cigarette toutes les deux ou trois heures, ou au sujet
               alcoolo-dépendant qui absorbe matin, midi, après-midi et soir une
               boisson alcoolique (sans être éventuellement jamais ivre, il présente
               une imprégnation alcoolique permanente).


               Contraventionnalisation

               La loi de 1970 a fait de la consommation de cannabis un délit et le
               contrevenant est passible d'un an de prison (au maximum) et/ou
               d'une amende de 3.450 € (au maximum).
               Les tribunaux n'appliquent que très incomplètement l'arsenal
               juridique dont ils disposent. En l'occurrence cela est opportun, car
               la prison ne saurait constituer un traitement de cette toxicomanie ;
               d'ailleurs les prisons françaises sont souvent présentées comme
               des grandes surfaces de la vente de drogues. Bien pire, dans
               l'atmosphère débilitante et oisive de la prison, des sujets indemnes
               de cannabinophilie et/ou d'autres toxicomanies, se trouvent incités
               lors de leur incarcération à consommer des drogues et à en devenir
               dépendants*. Quand une peine de prison a été exceptionnellement
               prononcée, pour désobéissance à la loi de 1970 sur l'usage des
               drogues illicites,  c'était avec  sursis, à moins qu'il ne s'agisse
               d'individus dont tous les éléments convergeaient, même en l'absence
               de preuves tangibles, en faveur de leur rôle de trafiquants. Beaucoup
               d'interpellations sont classées sans suite, i.e. sans poursuite, sans
               inscription sur le casier judiciaire de celui/celle qui a désobéi à la loi.
               Des projets de contraventionnalisation du cannabis ont été présentés


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