Page 52 - BAT_Dico_Cannabis
P. 52
DICTIONNAIRE CRITIQUE DU CANNABIS
puisque celui qui s'y adonne s'expose à des poursuites judiciaires
théoriquement sévères. La consommation s'effectue alors souvent
isolément, en dehors de la « convivialité » d'un groupe. Compte
tenu de la persistance du THC* dans l'organisme, cet usage régulier
maintient sa présence permanente dans l'organisme et, partant,
une stimulation permanente des récepteurs CB1* cérébraux. C'est
l'expression d'une dépendance*. Elle est à comparer au fumeur qui
consomme une cigarette toutes les deux ou trois heures, ou au sujet
alcoolo-dépendant qui absorbe matin, midi, après-midi et soir une
boisson alcoolique (sans être éventuellement jamais ivre, il présente
une imprégnation alcoolique permanente).
Contraventionnalisation
La loi de 1970 a fait de la consommation de cannabis un délit et le
contrevenant est passible d'un an de prison (au maximum) et/ou
d'une amende de 3.450 € (au maximum).
Les tribunaux n'appliquent que très incomplètement l'arsenal
juridique dont ils disposent. En l'occurrence cela est opportun, car
la prison ne saurait constituer un traitement de cette toxicomanie ;
d'ailleurs les prisons françaises sont souvent présentées comme
des grandes surfaces de la vente de drogues. Bien pire, dans
l'atmosphère débilitante et oisive de la prison, des sujets indemnes
de cannabinophilie et/ou d'autres toxicomanies, se trouvent incités
lors de leur incarcération à consommer des drogues et à en devenir
dépendants*. Quand une peine de prison a été exceptionnellement
prononcée, pour désobéissance à la loi de 1970 sur l'usage des
drogues illicites, c'était avec sursis, à moins qu'il ne s'agisse
d'individus dont tous les éléments convergeaient, même en l'absence
de preuves tangibles, en faveur de leur rôle de trafiquants. Beaucoup
d'interpellations sont classées sans suite, i.e. sans poursuite, sans
inscription sur le casier judiciaire de celui/celle qui a désobéi à la loi.
Des projets de contraventionnalisation du cannabis ont été présentés
52