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DEALER
desquels ils s'approvisionnent. Avant d'accéder au grade de dealers,
ils sont souvent passés par le stade de guetteur – en argot « chouf ».
D'aucuns s'imaginent, ou plutôt s'appliquent à faire croire, que la
légalisation du cannabis réduirait ses dealers au chômage, à moins
qu'ils ne se recyclent dans la vente du muguet au 1 mai, dans la vente
er
des fraises Tagada, ou des sorbets citron aux chaudes journées…
D'aucuns ne veulent même pas imaginer qu'ils se spécialiseraient alors
dans la vente de cannabis ayant de plus hautes teneurs en THC* que le
produit en vente libre, ni dans la vente des cigarettes de contrebande
(détaxées), ni dans la vente d'autres drogues (cocaïne, héroïne…), ni
dans la vente d'armes ou dans la prostitution… Il a même été imaginé
par l'ex-maire de Sevran (S. Gatignon), qu'ils pourraient devenir
cannabiculteurs et vendre leur production dans un circuit légal.
Une formule conçue il y a une dizaine d'années pour frapper les
jeunes esprits, déjà très sollicités par les dealers de shit, disait « Aux
dealers de shit, dis leurs, dis leurs merde ».
Je voudrais rendre hommage à une grande Dame de la lutte contre
les drogues et toxicomanies, une Amie, madame Sophie Daoût, qui
nous a quittés en 2017. Elle nous avait offert plusieurs poésies pour
la « Lettre du CNPERT* », dont celle-ci qu'elle avait composée sur
les dealers.
Les dealers, Sophie Daoût
Je les ai vus rôder, tous ces marchands de l'ombre,
Aux portes des écoles ou là-bas sur la place,
Ils rasent les maisons et détournent la face,
Pour leur sale marché, recherchant les coins sombres.
Ils promènent alentour des regards noirs de peur,
Au détour d'une rue ou dans un coin tapis,
Détalant prestement quand ils voient un képi.
Comme ils sont courageux ces petits imposteurs !
Je les ai vus gentils tous ces petits marchands,
Offrant à qui veut bien les produits du négoce.
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