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DICTIONNAIRE CRITIQUE DU CANNABIS
la sensation de devenir fou. Ce syndrome qui peut être bref (deux à
trois heures), peut parfois durer plusieurs semaines, requérant alors
une prise en charge en milieu psychiatrique (avec le recours à des
médicaments antipsychotiques).
Dépression
C'est une baisse du niveau de l'humeur, de la thymie, avec un
affaiblissement marqué de l'allant, de l'ardeur, de l'optimisme, de
l'envie de faire et d'entreprendre, de l'ambition, de la projection avec
espoir dans le futur ; avec une perte de la sensation de plaisir, avec
même (cruauté suprême) la conviction que l'on n'éprouvera plus
jamais cette sensation de plaisir, que l'on ne connaîtra plus le bonheur.
C'est alors que peut émerger l'idée d'en finir avec une telle vie sans
plaisir. Chaque année en France, on dénombre plus de 120.000
tentatives de suicides, dont près de 10 % d'entre elles aboutissent à la
mort. Le sevrage du cannabis (comme d'autres drogues d'ailleurs) fait
éprouver de tels troubles. Le sujet déprimé peut trouver dans l'usage du
cannabis un apaisement à ses troubles. Il est incité à en user et bientôt
à en abuser. Par le jeu d'un phénomène de tolérance*, ce pseudo-effet
antidépresseur s'amenuise, puis disparaît. Il laisse place alors à une
dépression plus intense que celle qui préexistait à l'usage de la drogue.
La désensibilisation/tolérance aux effets du THC s'accompagne d'une
perte d'effet des endocannabinoïdes* qui étaient préposés à un tonus
antidépresseur. Des tentations suicidaires et même des tentatives
de suicide sont en embuscade derrière ces troubles dépressifs. Les
tentatives de suicide et les suicides réussis se sont accrus dans la jeune
génération, d'une façon parallèle à sa consommation de cannabis. Il a
été constaté une telle corrélation entre la consommation de cannabis
et les idées, tentations et tentatives de suicide dans une étude effectuée
par le docteur Marie Choquet (INSERM) à partir d'un questionnaire
rempli par les jeunes qui participent aux journées d'appel pour la
défense (JAPD).
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