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DÉPÉNALISER/DÉPÉNALISATION
souffre que psychiquement. Chez le sujet privé de cannabis, des
troubles psychiques surviennent aussi, mais bien plus tardivement
(2-3 jours) qu'avec le tabac, eu égard à la persistance beaucoup plus
longue du THC* dans l'organisme (dizaines à centaines d'heures),
alors que la nicotine s'élimine en trois à quatre heures seulement.
Cette dépendance psychique est sous-tendue par la transmission
dopaminergique dans le noyau accumbens* ; quand elle chute
(plus ou moins vite) après l'arrêt de la drogue, le sujet éprouve une
adynamie, un mal être, une incomplétude, un ralentissement de
son fonctionnement psychique, un état de morosité, de pessimisme,
qui, à un certain degré, confine à un état dépressif ; il ne sera corrigé
que par la relance de la transmission dopaminergique accumbique,
obtenue par la reprise du cannabis ou par la consommation d'une
autre drogue. Cet état se manifeste deux à trois jours après l'arrêt d'un
usage régulier de cannabis et incite à sa consommation régulière.
Dépénaliser/Dépénalisation
Correspond à l'abolition des sanctions pénales infligées pour
certains actes. Appliqué au cannabis, cela reviendrait à ne plus
soumettre à des sanctions pénales le fait de détenir pour son usage
personnel du cannabis, la vente et le trafic demeurant pénalisables.
Le remplacement de la loi de 1970 qui réprime l'usage du cannabis,
par l'instauration d'une simple contravention, correspondrait à une
telle dépénalisation. Elle fait l'objet de débats vifs, car elle contribue
à une banalisation supplémentaire de cette drogue et constitue
un pas de plus vers sa légalisation. Depuis qu'elle a été votée (24-
V-2019), elle n'est pas opérationnelle mais est expérimentée par
certains tribunaux de grande instance.
Dépersonnalisation et déréalisation
Ce syndrome peut s'exprimer lors de l'expérimentation du cannabis.
Le sujet expérimentateur éprouve rapidement (en une demi-heure)
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