Page 92 - BAT_Dico_Cannabis
P. 92
DICTIONNAIRE CRITIQUE DU CANNABIS
Indications thérapeutiques alléguées
Le cannabis fumé ne peut, eu égard à la multiplicité de ses
composants, aux effets éventuellement contradictoires, et à la
toxicité broncho-pulmonaire de ses fumées, justifier du statut
de médicament ; même si, sous la pression de puissants lobbies,
certains États ont contrevenu aux principes élémentaires qui
fondent le statut même de médicament, en légalisant son usage à
des fins thérapeutiques. Le THC* (principe psychotrope majeur
et toxicomanogène du cannabis), est le support principal de
cette revendication. En stimulant les très nombreux récepteurs
CB1* du cerveau, le THC induit une multitude d'effets, ce qui
contrevient au fait qu'un médicament doit développer un effet
principal et peu d'effets latéraux. Ce ne doit pas être une panacée,
une thériaque, une auberge espagnole, où chacun viendrait
puiser l'effet qui l'intéresse. Enumérons ces effets multiples dont
certaines pathologies pourraient bénéficier, si l'effet sollicité
n'était noyé dans le tapage, la multiplicité d'autres actions
concomitantes. Parmi les effets qui pourraient être appréciés
citons : les effets sédatifs, anxiolytiques, analgésiques, myo-
relaxants, pseudo-antidépresseurs, antiépileptiques, immuno-
dépresseurs, orexigènes, antiémétisants/anti-vomitifs, etc.
Il y a pourtant un élément majeur qui qualifie un médicament : son
rapport bénéfices/risques. Quel(s) bénéfice(s) pourra en retirer le
patient et quels sont les risques qu'il encourra si on lui prescrit ce
médicament ? Les risques de survenue d'effets délétères du THC
sont multiples : ivresse, délire, hallucinations, décompensation d'une
vulnérabilité à la schizophrénie, aggravation d'une schizophrénie
latente, troubles de l'équilibre, de la coordination motrice,
amnésie, perturbation de la mémoire de travail, baisse de la libido,
déclenchement d'accidents vasculaires (infarctus du myocarde,
accidents vasculaires cérébraux), immunodépression…
92