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INFARCTUS DU MYOCARDE



                 Le problème de la spécificité d'action est également à prendre en
                 considération. Par exemple, vouloir être soulagé d'une douleur
                 n'implique pas l'acceptation d'une augmentation de l'appétit.

                 Infarctus du myocarde

                 Une  méta-analyse (i.e. le cumul  de nombreuses études ayant de
                 grandes analogies méthodologiques entre elles, permettant de tirer
                 des conclusions à partir de très gros effectifs de patients) a montré
                 que la consommation de cannabis constituait la troisième cause de
                 déclenchement d'infarctus du myocarde, derrière des repas « gar-
                 gantuesques » en premier rang, et la consommation de cocaïne en
                 deuxième. Cela s'inscrit dans le cadre des troubles vasculaires imputés
                 au cannabis, avec les artérites et les accidents vasculaires cérébraux.

                 Interdiction

                 Au niveau international le cannabis est, depuis 1925, classé comme
                 stupéfiant. La convention unique de 1961, et celle de 1988, prohibent
                 sa production, son commerce, sa détention, son usage dans tous
                 les pays signataires. La France qui, depuis 1916, a érigé en délit
                 l'usage des stupéfiants en société, le sanctionne des mêmes peines
                 que le trafic. La loi du 31 décembre 1970, « relative aux mesures
                 sanitaires de lutte contre la toxicomanie et à la répression du trafic et
                 de l'usage illicite de substances vénéneuses », est en vigueur depuis
                 presque 50 ans. S'agissant du cannabis, cette durée n'enlève rien à
                 sa pertinence. Le législateur pressentait ses méfaits, mais les preuves
                 restaient largement à apporter. Depuis lors presque tout ce que l'on
                 craignait s'est vérifié, tandis que de nouvelles incriminations de
                 dangerosité physique et psychiques sont apparues. Cette loi, par sa
                 sévérité, devait avoir un caractère dissuasif puisque le trafic et l'usa-
                 ge font encourir jusqu'à un an d'emprisonnement ou 3.750 euros
                 d'amende. Elle prévoit une alternative sanitaire, si le sujet souscrit
                 à l'injonction thérapeutique destinée à le faire rompre avec cette


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