Page 93 - BAT_Dico_Cannabis
P. 93
INFARCTUS DU MYOCARDE
Le problème de la spécificité d'action est également à prendre en
considération. Par exemple, vouloir être soulagé d'une douleur
n'implique pas l'acceptation d'une augmentation de l'appétit.
Infarctus du myocarde
Une méta-analyse (i.e. le cumul de nombreuses études ayant de
grandes analogies méthodologiques entre elles, permettant de tirer
des conclusions à partir de très gros effectifs de patients) a montré
que la consommation de cannabis constituait la troisième cause de
déclenchement d'infarctus du myocarde, derrière des repas « gar-
gantuesques » en premier rang, et la consommation de cocaïne en
deuxième. Cela s'inscrit dans le cadre des troubles vasculaires imputés
au cannabis, avec les artérites et les accidents vasculaires cérébraux.
Interdiction
Au niveau international le cannabis est, depuis 1925, classé comme
stupéfiant. La convention unique de 1961, et celle de 1988, prohibent
sa production, son commerce, sa détention, son usage dans tous
les pays signataires. La France qui, depuis 1916, a érigé en délit
l'usage des stupéfiants en société, le sanctionne des mêmes peines
que le trafic. La loi du 31 décembre 1970, « relative aux mesures
sanitaires de lutte contre la toxicomanie et à la répression du trafic et
de l'usage illicite de substances vénéneuses », est en vigueur depuis
presque 50 ans. S'agissant du cannabis, cette durée n'enlève rien à
sa pertinence. Le législateur pressentait ses méfaits, mais les preuves
restaient largement à apporter. Depuis lors presque tout ce que l'on
craignait s'est vérifié, tandis que de nouvelles incriminations de
dangerosité physique et psychiques sont apparues. Cette loi, par sa
sévérité, devait avoir un caractère dissuasif puisque le trafic et l'usa-
ge font encourir jusqu'à un an d'emprisonnement ou 3.750 euros
d'amende. Elle prévoit une alternative sanitaire, si le sujet souscrit
à l'injonction thérapeutique destinée à le faire rompre avec cette
93